19.9.2021 Dans sa dernière interview du prof de psychologie Mattias Desmet (mi septembre 2021), Maître Fuellmich lui demande par quel nouveau narratif remplacer le délire covidien. Le cas des femmes de Plogoff au moment où on leur imposait la modernité, celles de Sud-américains dans le même contexte
Dans sa dernière interview du prof de psychologie Mattias Desmet (mi septembre 2021), Maître Fuellmich lui demande par quel nouveau narratif remplacer le délire covidien.
Interview pour le moment sur YT, si censurée cherchez Odyssée etc: https://www.youtube.com/watch?v=lb2OuLP4yj0
Quel narratif? On pourrait tout simplement raconter ces réactions encore récentes de femmes de Plogoff au moment où on leur imposait la modernité, celles de Sud-américains dans le même contexte.
Extrait de l'article ci-dessous
Plogoff: « On n'a jamais eu d'industrie jusqu'ici. On vit sans industrie et on est bien comme ça : on est tranquille. […] C'est ça que les gens de l'extérieur ne comprennent pas : le côté matériel ne nous intéresse pas. Les retombées économiques ne nous intéressent pas. L'argent ne nous intéresse pas ! Ça, ils n'arrivent pas à le comprendre. On n'a pas de travail ici, et même ça, ça ne nous intéresse pas. Ça les étonne complètement. »
Ati Quigua, une Arhuacos de Colombie, un peuple qui vit dans les montagnes de la Sierra Nevada : « Nous nous battons pour ne pas avoir de routes et d’électricité — cette forme d’autodestruction qui est appelée développement, c’est précisément ce que nous essayons d’éviter. »
Pourquoi raconter cela aux hypnotisés de la Coronoïa? Je tiens toujours une posture qui marie les hypothèses de Mattias Desmet et de Michel Maffesoli (choisir un de ses articles ici à partir d'ici ou chercher sur https://lecourrierdesstrateges.fr/?s=maffesoli).
Selon Desmet, quatre principes fondamentaux préparent à des mouvements tels que le coronacircus que l'on vient de vivre et augurent d'un possible totalitarisme par les masses: 1) Isolement social (personnes qui manquent de liens sociaux); 2) Une grande proportion de la population qui ne voit pas de sens dans la vie (ou dans son travail: les "bullshit jobs" de David Graber; 3) De la peur flottante sans raison (équivalent en foule des attaques de panique individuelles - la campagne climat, les lois antiterroristes ont bien semé l'angoisse, gagné!); 4) Insatisfaction flottante non dite.
Si l'un ou l'autre de ces paramètres est intrinsèque à l'humain, parfois, individuellement, on peut supposer que l'existence globale de ces phénomènes dans une majorité de la population, dans nos sociétés, est une conséquence de la (sur)vie en ville détaché du sol, du territoire; de l'imaginaire néolibéral où on doit travailler plus pour gagner moins, merci Sarko; du détachement des racines historiques et géographiques que privilégie ce monde libéral technocratique, de la déconnection progressive face au réel qu'on instillée les GAFAM et l'enfermement dans l'outil... Continuez la liste, vous avez compris le discours.
Selon Maffesoli, nous vivons un changement de civilisation, nous sortons de la modernité rationaliste à outrance et nous entrons dans une forme de post-modernité, où le sacré, l'invisible, la finitude seront au programme. C'est une vague qui adviendra, quels que soient les freins qu'y opposent les tenants du matérialisme qui prévalait jusqu'ici, quels que soient les obstacles qu'offrent les transhumanistes. Plus on résistera, plus ce sera douloureux, j'imagine, car la vague adviendra.
et si les hallucinés de la crise corona étaient ceux qui menaient auparavant une "vie de con": ils suivaient une piste toute tracée, sans se questionner, refusant de voir qu'ils vivaient l'un ou l'autre des quatre paramètres à la Desmet dans leur vie individuelle. Faisant semblant, avec la toute belle hypocrisie de la bourgeoisie ou de ceux qui veulent l'imiter. "Oh taty, arrête de réfléchir, tu fatigues...".
Se laissant porter par la vague, sans questionnement matériel ("ai-je vraiment besoin de courir après l'argent?") ou spirituel (une vie de coeur apparemment sans croyance, ou croyant à la collapsologie rayon climat, ce qui revient un peu à du démonisme - diable! ou dieu! que je serais malheureuse dans un environnement psychique similaire).
Sans parler de l'hypocrisie de vouloir accueillir des réfugiés chez soi tout en continuant la gabegie de consommation et de prédation occidentale qui ruine les pays d'où proviennent ces mêmes réfugiés (la bonne conscience à bon compte, fallait que je la place).
Bref.
Les "raisonnables" parmi mes amis, qu'on appelle volontiers les complotistes dans les media, sont quasi tous des personnes qui étaient déjà en questionnement réel face au rouleau compresseur d'une modernité qui nous transformait en machines et à l'hypocrisie rampante d'un Occident qui occit tout ce qui bouge. Ils ont quasi tous une forme de recherche spirituelle qui dépasse la divinité Scientisme ou Progrès, s'il faut cataloguer.
Voilà que je fais aussi des camps, je suis atteinte!
Le rationnel n'a plus prise face aux hypnotisés de la crise, ceux qui vous disent "bonjour, tu es vaccinée?" au lieu de "bonjour, tu vas bien?", ceux qui placent le mot complotiste dans chaque conversation, comme une incantation.
Selon Desmet ils ont fui une terreur sans nom, quotidienne, lancinante, en trouvant un coupable: le covid; et un sauveur: le vaccin. Ils ont enfin! un nom à donner à cette angoisse indicible, à cette peur flottante.
Ils acceptent toutes les mesures, ils les demandent - quel que soit le prix à payer pour enfin! vivre une forme de calme psychique, pour enfin! sortir de l'insatisfaction permanente, pour enfin! se retrouver dans le lien social, uni avec un groupe qui pense comme eux, qui agit comme eux.
Les questionneurs sont un danger pour ce nouvel état de calme, pour la cohésion de ce groupe qui est leur refuge, leur abri pour ne pas retomber dans cette angoisse flottante d'avant.
Il faut donc les persécuter, les éliminer: ils sont un risque pour la carapace.
On comprend bien qu'il est illusoire de parler avec raison, avec logique, de leur offrir des chiffres et des statistiques.
Ils ne les lisent pas comme nous les lirions, c'est comme s'ils parlaient une autre langue.
Même (et surtout!) s'ils sont cultivés, diplômés; surtout s'ils sont attachés à la science - sans être de véritables chercheurs, auquel cas après quelques années de pratique ils ont compris les limites de l'approche scientifique hégémonique.
Les hallucinés ont trop peur de revenir à l'état indicible d'avant.
J'ai produit une série sur les "grands couillons du covid" (les figures médiatiques et d'autorité qui trahissent leur terreur dans leur covidisme, comme Onfray).
Je n'ai pas publié au final la série sur les "Cornichons du Covid", càd les gens comme vos voisins qui se sont laissé mourir pour obéir au groupe de refuge: ils ne se sont pas soignés, ils en sont morts. Le menu est "cornichon et viande froide". Info pour les non-initiés: TOUS les médecins généralistes qui ont bravé l'interdiction et qui ont soigné n'ont pas vu de patient finir à l'hopital ou mourir du covid (pas mourir "avec" le covid).
On est donc hors rationnel. Il faudrait donc parler en contes, en histoires, en anecdotes, en pièces de théâtre, que sais-je. Utiliser les outils de la représentation, de l'imaginaire plus que du cortex.
Lire ci-dessous l'article chez Nicolas Casaux, un écolo antiproductiviste, primitiviste, que j'aime suivre et qui dénonce le « progrès » de la civilisation, délire prométhéen de grandeur, volonté de puissance, hubris, état d’insatisfaction permanente, « mal de l’infini », « supplice perpétuellement renouvelé » (Durkheim).
Histoires qu'on pourrait représenter, donc, sous diverses formes - je n'ai pas cité "en films" dans le paragraphe précédent. Car les films, ciné ou télé, sont le miroir le plus distant, le plus déconnecté qui existe. Je ne vois pas quel film peut produire un revirement de coeur et d'âme, leur impact reste toujours en surface.
La représentation idéale, garante d'une purge mentale et psychique, serait d'aller vivre deux mois dans une ferme de montagne au Pérou, comme chez ma petite-cousine qui y produit du café: ce sera l'occasion d'un autre billet sur "les écolos, en vérité".
C'est une longue intro, j'ai promis à ma soeur que j'élaborerais par écrit ce que je lui ai résumé hier au téléphone. Dont acte.
original ici : https://www.facebook.com/nicolas.casaux/posts/10158607289412523
I. « ON NOUS DEMANDE POURQUOI NOUS SOMMES CONTRE LA CENTRALE. ET NOUS, ON DEMANDE : POURQUOI UNE TELLE CENTRALE ? ICI ?
On est tranquille ici chez nous. Jusqu'à présent, on ne nous avait rien proposé, pas d'industrie, pas de boulot, on nous ignorait. Les hommes ont été obligés de partir et nous de nous débrouiller seules quand ils partaient. On ne demandait rien et ils ne se sont jamais occupés de nous. ON NE VEUT PAS DE CETTE CENTRALE. On est tranquille ici, on veut vivre tranquille, qu'on nous laisse finir notre vie, tranquilles.
On n'a pas besoin de piscine ici, la baie des Trépassés nous suffit ! Ni de tellement d'électricité !
— L'électricité je n'en ai pas besoin, ce n'est pas la télé que je regarde, mon plaisir c'est d'être tous les soirs au jardin. Et le chauffage pour moi merci ! je n'en ai pas besoin. Même la cuisine on peut la faire au feu de bois, elle n'en est que meilleure. » ///
II. « Nous avons été étonnées, en voyageant en France, qu'on nous demande : “Mais comment avez-vous pu réagir comme ça à Plogoff ?” À Blois, par exemple, on nous a dit : “Nous, on a regardé passer les réacteurs dans les rues de Blois, et personne n'a rien dit, rien fait.”
Et c'est notre réaction à nous qu'on ne comprend pas ! Pourtant, eux, ils n'en voulaient pas et ils n'ont rien fait. Je leur ai répondu : “On n'est pas venu ici pour vous dire ce qu'il faut faire. C'est à vous de prendre votre vie en main et de savoir ce que vous voulez.” Il faut d'abord savoir ce qu'on veut.
Si, dans certaines régions, les centrales s'implantent si facilement, c'est parce que les gens ne bougent pas, ou pas suffisamment. Ici, on s'informe depuis des années ; même les grand-mères de 60, 70 ans sont entrées dans la lutte. On est tous mobilisés. On ne veut pas de la centrale, et on se bat pour ne pas l'avoir.
En ville, c'est vrai, le problème n'est pas le même : les gens n'ont pas les mêmes attaches. Ici on a des terres, on est enracinés depuis des années, c'est pas du tout pareil.
— J'ai bougé plus que d'autres à Plogoff. En ville, les gens mènent une vie plus triste que la nôtre. Il y a du béton partout, des chantiers. Dans la vallée du Rhône, on a construit des centrales, mais ce sont des pays industrialisés où il n'y a plus rien de beau tellement les usines les ont abîmés. Il y a du travail, mais des usines, des autoroutes, des barrages, des choses abominables dans ces régions-là. La région de Lyon, il n'y a pas une région plus triste, c'est affreux ! On ne verrait pas ces usines, ces autoroutes, ce serait un beau pays, mais on a creusé dans les falaises, on a taillé... C'est un pays abîmé. Et là, les gens ont laissé construire des centrales, parce que leur pays est tellement défiguré qu'une de plus, une de moins !...
— J'ai des amis à Toulon qui habitaient un joli quartier où il a été question de faire un embranchement à l'autoroute. Dès qu’ils ont entendu parler de ce projet-là, ils ont vendu leur appartement qu'ils habitaient depuis 15 ans pour aller s'installer ailleurs. Ils se sont aussitôt habitués ailleurs...
Une maison a des racines, un appartement, non. »///
III. « On n'a jamais eu d'industrie jusqu'ici. On vit sans industrie et on est bien comme ça : on est tranquille. […] C'est ça que les gens de l'extérieur ne comprennent pas : le côté matériel ne nous intéresse pas. Les retombées économiques ne nous intéressent pas. L'argent ne nous intéresse pas ! Ça, ils n'arrivent pas à le comprendre. On n'a pas de travail ici, et même ça, ça ne nous intéresse pas. Ça les étonne complètement. »///
Ces affirmations de femmes de Plogoff contre le progrès technique et l’expansion industrielle ressemblent fort à des remarques d’autres femmes, indigènes de Colombie par exemple, de Maríalabaja, où des monocultures de palmiers à huile empiètent depuis peu sur le territoire traditionnel de communautés afro-descendantes. L’ONG World Rainforest Movement (Mouvement Mondial pour les Forêts Tropicales) nous rapporte leur histoire dans un article intitulé « Guatemala et Colombie : Les femmes face aux plantations de palmiers à huile ». On y apprend que :
« Pour elle [Catalina], comme pour beaucoup de membres de sa communauté, le palmier a causé le désastre à Maríalabaja : il a mis fin à l’abondance d’aliments et, surtout, a contaminé l’eau du réservoir, laquelle constitue la seule source d’eau disponible dans le village : “Les produits agrochimiques appliqués aux palmiers ont contaminé l’eau : c’est pourquoi toutes les femmes contractent des infections vaginales ; il y a beaucoup de maladies de la peau surtout chez les enfants et aussi des maladies des reins.“ Il suffit de se baigner pour ressentir des démangeaisons. Et la tâche, toujours plus difficile, d’obtenir de l’eau potable pèse littéralement sur les têtes des femmes qui doivent transporter de lourds bidons d’eau puisée dans les zones du réservoir où l’eau est moins trouble. […]
Catalina rejette cette idée du progrès qui dévalorise leur mode de vie ancestral : “Nous jouissions du bien-être, dans le sens où nous vivions bien. Nous ne disposions pas de technologie, mais nous vivions dans la tranquillité.” Elle défend la dignité de travailler la terre pour produire les aliments traditionnels de la région plutôt que d’exporter l’huile de palme. »
On peut aussi mentionner les propos d’Ati Quigua, une Arhuacos de Colombie, un peuple qui vit dans les montagnes de la Sierra Nevada : « Nous nous battons pour ne pas avoir de routes et d’électricité — cette forme d’autodestruction qui est appelée développement, c’est précisément ce que nous essayons d’éviter. »
Partout sur Terre, il fut un temps, il y avait des gens simplement heureux de leurs conditions — de leurs conditions simples, rudimentaires, archaïques aux yeux des cyberconsommateurs contemporains pourtant incapables de trouver la moindre satisfaction significative dans les conditions hautement sophistiquées, technologisées, enrichies de divertissements toujours plus innombrables qui leur sont faites (en quête d’un bonheur qu’ils n’atteignent jamais parce que ses conditions, paradoxalement, n’existent plus). Des gens qui n’aspiraient pas au « progrès » (des forces productives, de la technologie, du système économique, de la civilisation, c’est-à-dire aussi du ravage du monde). Et si ce sont des voix de femmes qui sont rapportées ici, ce n’est sans doute pas un hasard. Le « progrès » de la civilisation, délire prométhéen de grandeur, volonté de puissance, hubris, état d’insatisfaction permanente, « mal de l’infini », « supplice perpétuellement renouvelé » (Durkheim), découle entre autres de « la mise en cage du deuxième sexe et de l’appropriation de la terre par les mâles » (Françoise d’Eaubonne).
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