Billet inclus dans le dossier "Le circus virule (ou ce que le covid-19 est venu nous dire"), amorcé début 2020. Répertoire "non-food" de ce site. Je mets ma casquette de Jiminy Cricket, comme pour le dossier à charge contre les Gafam. Je transfère certains des billets écrits en brouillon sur fb pendant le confinement. On les retrouve via le sommaire.28.7.2020 2.8.2020 Je ne suis plus désemparée quand mon discours tombe dans le vide, quand un interlocuteur ne semble pas accrocher à mes propositions - ce qui fut le cas dans mes premières années en nutri: «mais t’écoutes pas ou quoi?».J'ai appris à estimer le degré de respect de chacun face à l'autorité. Je ne parle pas aux mangeurs "conformistes" comme je m'adresse aux mangeurs autonomes. Idem en covidie...
Je reviens à mon refrain préféré : nous ne sommes pas égaux face à l’autorité. Petit exemple classique. Mon amie chérie refuse de donner des os à moelle à son chien. Sa véto lui a montré une collection de brisures d’os qu’elle a récupérées lors d’opérations canines. Je lui oppose ceci : je donne des os crus à tous mes chiens, depuis quinze ans, sans accident. Mon raisonnement : que font donc les loups dans la nature, qui ne peuvent rejeter les os «par précaution » ? Que font les chiens redevenus sauvages ?
Je vous ai exposé ici un cas classique d’incompréhension (dans le respect mutuel total, bien sûr, ma copine fait strictement ce qu’elle veut et elle me laisse faire aussi), incompréhension à laquelle je suis confrontée depuis plus de vingt ans en nutri et en naturologie.
Pour mon amie, l’avis de sa véto, de par son aura de spécialiste, prime sur un raisonnement perso. En outre, l’image des os dans les fioles est un souvenir marquant. En nutrition, la réaction des clones de ma copines est similaire : un tel médecin a dit que, une étude a prouvé que. Ils suivent donc leurs prescriptions.
Pour ma part, je respecte les spécialistes, mais je confronte leurs avis au réel : j’étudie le concret d’un point de vue historique (qu’on fait nos aïeux au plan alimentaire ? pour quel état de santé ? pour quelle longévité ?) et géographique (que font encore les peuples premiers, ceux que l’on peut encore étudier ?) ; en le doublant de l’observation sur le terrain (« que font ceux qui s’en sortent autrement ? quel état ? quelle durabilité de leur état ? », etc.).
En plus de 20 ans, dont une bonne part de ces années passées à animer des conférences, des ateliers, des séminaires, je n’ai pas encore trouvé comment concilier les deux postures : l’adhésion à l’autorité et l’autonomie de pensée. Ce ne sont pas des camps opposés, ce sont des façons d’être au monde, que l’on ne peut changer sur un claquement de doigt.
Aujourd’hui nous sommes confrontés à ce qu’on veut nommer des camps mais qui ne sont que des réactions bien humaines, chacun prenant en exponentiel sa posture habituelle : l’un valide les mesures si elles sont émises par une figure symbolique de Père (les experts, les élus) ; l’autre pense sauver sa peau en repensant chaque mesure à l’aulne de ses propres critères.
Personne n’a raison, il n’y a pas de camps. Vous aurez d’ailleurs noté que je ne relaye quasi aucune justification pro ou antimasque, puisque je sais que le discours est politique et non sanitaire; psychologique, marqueur d’une vision du monde, et non rationnel.