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Une grille de lecture jungienne

 

24.10.21 Cela vaudrait la peine de jeter un coup de projecteur sur ce mode analytique, pour comprendre la montée du totalitarisme de masse que décrit Mattias Desmet. Une introduction avec Jordan Peterson et un petit clin d'oeil en vidéo sur le sujet du "malin"... et du syndrome victimaire

Billet inclus dans le dossier "Le circus virule (ou ce que le covid-19 est venu nous dire"), amorcé début 2020. Répertoire "non-food" de ce site. Je mets ma casquette de Jiminy Cricket, comme pour le dossier à charge contre les Gafam. Je transfère certains des billets écrits en brouillon sur fb pendant le confinement. On les retrouve via le sommaire.


Je n'ai pas encore verbalisé ce qui sous-tend mes analyses symboliques et psy de la coronoïa (et de la vie en général, mais avant mars 2020, je n'écrivais pas sur fb; je gardais mes réflexions pour mes carnets intimes): je comprends mieux le monde via Jung et Nietzsche que via Freud et Kant.

Plus encore que la Belgique, la société française est braquée sur l'approche neurocognitive pure ou le freudianisme. La mouvance Jung doit leur paraître trop romantique, trop mystique j'imagine.

Cela vaudrait pourtant  la peine de jeter un coup de projecteur sur ce mode analytique, pour comprendre la montée du totalitarisme de masse que décrit Mattias Desmet.

A la question "quel profil de citoyen est plus enclin à être hypnotisé par le narratif covid?", Desmet n'a pas de réponse. Je me demande si ces 30% de citoyens hallucinés ne sont pas ceux qui n'ont jamais voulu rencontrer leur part d'ombre (selon la terminologie de Jung), leur part noire et malfaisante?

Il faudra la puissance intellectuelle d'un  Desmet pour répondre à cela.

Faire mieux connaître la pensée d'un Carl Jung en terre française, sans hyperintellectualiser: quel défi!

J'aime écouter les analyses du prof de psychologie canadien Jordan Peterson (en anglais), qui est devenu célèbre à la faveur d'un clash culturel, mais qui a une longue carrière de prof derrière lui, au-delà des polémiques.

Je l'ai rencontré en cherchant quel autre psychologue que Mattias Desmet avait investigué les tentations totalitaires des foules. De jeunes copains le connaissaient pour son apologie de la masculinité, mais ce n'est pas son discours masculinistequi m'a intéressée. Je n'ai plus de souci avec ma propre masculinité, figurez-vous.

Ce gars est formidable, mais... bavard. J'ai trouvé les vidéos  où Jordan Peterson expose la grille de lecture jungienne de manière très concrète, sur base de films de Walt Disney mais sans ses interminables digressions. Aussi passionnantes qu'elles soient, ses digressions peuvent freiner certains auditeurs par leur ton prédicateur moral.

Comment découvrir la pensée jungienne:

* dans la première vidéo sur "2015 Personality Lecture 06: Depth Psychology: Carl Jung (Part 01)" https://www.youtube.com/watch?v=DC0faZiBcG0 Peterson  dissèque en partie le Pinocchio de Disney, nous révèlant au passage les principes de base de l'analyse jungienne.

* Dans la seconde partie "2015 Personality Lecture 07: Depth Psychology: Carl Jung (Part 02)" https://www.youtube.com/watch?v=CFHZyse4VGw  c'est via le Roi Lion du même Disney qu'il continue l'exposé.

Dans les vidéos de ses cours ultérieurs, les mêmes concepts passent au même crible, mais il faut la patience de repérer les moments hors digression. Lors de ses cours de 2015 et ultérieurs (plus bavards), il utilise des diapos  visibles à l'écran, alors que dans les cours que je pointe, il faut deviner les extraits de dessins animés qu'il montre.

Il laisse pas mal de questions ouvertes, ce qui fait qu'on peut supporter le ton d'un prédicateur, car le fond est en questionnement permanent.

L'écoute de ces vidéos ne vaut certes pas la lecture d'essais sur le sujet, mais on voit là un éclairage assez pragmatique de la puissance des concepts jungiens.

Dont celui d'ombre, de part obscure de chacun, qui me semble faire défaut aujourd'hui.

On pourrait ainsi lire autrement la crise coronoïa, qui est un vrai noeud de fil de pêche symbolique, politique et émotionnel. Dans ce fouillis, je pense qu'un des fils à tisser chacun est le rapport aux forces du mal, qui habitent chaque humain. Ce thème rejoint mon billet précédent sur la logique victimaire

 

J'avais amorcé une série sur "le Prince de ce monde":

Sur le même sujet (Satan, Seth, Lucifer et tous leurs petits amis),jJ'ai sorti deux autres des cours à l'Université de Toronto parmi les dizaines  que j'ai écoutés. Il y fait de l'anthropologie, de la biologie neurologique, de l'éthologie, de l'ethnologie et relie la mythologie à nos systèmes sociétaux et à nos comportements individuels. Une synthèse brillante, appuyée par une érudition hors pair, mais qui n'écrase pas. Quel plaisir!

* "2015 Maps of Meaning 06a: Mythology: Introduction / Part 1" https://www.youtube.com/watch?v=r_ShAseOvNE

* 2015 Maps of Meaning 06b: Mythology: Egyptian Myths / Part 2 https://www.youtube.com/watch?v=aI-pET9YD6A

Voilà quatre belles heures de vidéo, où vous partirez sur un tapis volant à l'écoute de ce que Peterson peut décoder des systèmes qui nous entourent et nous habitent.

Sur le sujet du "malin"... et du syndrome victimaire

On m'envoie régulièrement par mail des articles d'Arian Bilheran, ici une interview « Nous nous faisons cambrioler notre capacité à réfléchir » (propos recueillis par Pierre-Yves Defosse pour le magazine belge Biotempo)

Je prépare ici une réponse standard à mes interlocuteurs, qui explicite pourquoi je ne relaye quasi rien de Bilheran. Ce n''est pas un manque de respect pour leurs envois de doc, c'est fondé sur une attitude différente face au monde.

Bilheran tombe dans un travers qui m'irrite: "on nous fait ceci et ça et encore ça". Je ne sais pas si je l'ai mal lue, mais dès les premiers articles en 2020, ça m'a fait tiquer, donc j'y porte moins d'attention. Désolée si mon interprétation est biaisée. J'étais attirée au départ par son expertise en Nietzsche, mais le ton de son discours me semble déconnecté de l'ami Friedrich.

J'ai vu dans ses textes un syndrome victimaire puissance quatorze. C'est à la mode, donc tout le monde embraye. La jeune mouvance en particulier accroche très bien aux principes victimaires: "c'est une victime, il faut absolument l'écouter" m'a dit récemment une jeune amie, à qui je racontais les frasques de ma voisine mythomane - aveugle par là au fait que cette voisine invente tout ce qu'elle dit.

Cette passion pour la victimisation est inconsciente, mais reflète le refus de responsabilité, qui y est directement lié. Quel confort, de ne pas devoir se sentir responsable, mais quel effroi aussi. On comprend qu'ils se réfugient dans l'idolâtrie de la victime.

Bilheran est comme beaucoup d'auteurs en coronoïa: "c'est pas nous, c'est les autres (le pouvoir, les arabes, les religieux, les antivax"... continuez la litanie). Alors que NOUS sommes le problème. Tout ce qui se passe s'installe sur le socle d'approbation de la grande majorité, sur leur volonté de ne pas voir.

J'accroche plutôt aux hypothèses d'un Mattias Desmet, car il place précisément la population au coeur de la problématique. Ah! quand la majorité des citoyens apprendra à rencontrer son ombre (selon la terminologie jungienne), on vivra un peu moins aveugles...

NB. Lecteurs habituels du compte, je n'attends que l'occasion de changer d'avis sur le fond des discours de Bilheran.

 

PS. Autre illustration du discours Jung/Nietzsche via Jordan Peterson: qui pourra l'entendre? J'adore cette vidéo de l'équipe d'EALS, que j'utiliserais bien en réponse à certains commentaires ;) EALS dont vous avez peut-être déjà vu des parodies autour de la crise corona, basées sur des films américains très, très violents...



Le dossier n'est pas terminé, je l'étoffe de jour en jour. Patience, il sera prêt en livre sous peu.

Voir le chapitre "Hallucination collective" - voir la table des matières du dossier

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