11.11.22 Ma passion pour les esprits capables de produire des modèles cohérents. Si vous êtes aussi amateurs que moi de modélisation synthétique, réfléchie, documentée, un peu de lecture et une vidéo pour ce week-end, avec Marc Girardot @GirardotMarc - autour des vaccins. Et une petite historiette rabinique "Mais oui, toi aussi, tu as raison".
Billet inclus dans le dossier "Le circus virule (ou ce que le covid-19 est venu nous dire"), amorcé début 2020. Répertoire "non-food" de ce site. Je mets ma casquette de Jiminy Cricket, comme pour le dossier à charge contre les Gafam. Je transfère certains des billets écrits en brouillon sur fb pendant le confinement. On les retrouve via le sommaire.
Le dossier n'est pas terminé, je l'étoffe de jour en jour. Patience, il sera prêt en livre sous peu.
J'aime découvrir les théories fraîches autour du "circus qui virule" (le titre de mon dossier), en particulier chez des complotistes francs dont je ne cite plus le nom. Les lecteurs (le lecteur?) de ce blog connaît ma posture. Car j'aime la fantaisie, en tout chose; la nouveauté du regard; le changement de pied comme on le pratique en équitation. Mais je trouve dans ces exposés quelques défauts: la répétition, le défaut de rêve et le principe du postulat, sans documentation probante, sans systémique. Le postulat veut que "on" nous veut du mal. Si je devais partir d'un postulat similaire, je le reformulerais: "nous n'existons pas aux yeux de "on"; nous sommes moins que des fourmis; veut-on du mal à une fourmi?"
J'ai infiniment plus de joie, plus profonde aussi, à suivre des raisonnements documentés, basés sur des modèles. Donnez-moi un modèle pour soulever le monde! C'est cette partie intellectuelle des partages de Marc Girardot que j'aime. Je n'ai aucune qualification pour juger de la justesse de son modèle au plan statistique, scientifique. En revanche, en tant qu'humain cultivé, je n'ai besoin d'aucun diplôme pour apprécier une intelligence en mouvement, capable d'une vision de synthèse telle qu'elle peut définir des modèles hors normes, et qui essaie pourtant de trouver les propres failles de son discours. Et qui arrive à se remettre en question, en conséquence.
Trois pistes pour ce week-end:
Je ne peux résumer ni les articles ni la vidéo, car le contenu est trop riche, je le trahirais. Je peux donner mon sentiment, en revanche: arrivons-nous enfin à ce moment de la science médicale où plus d'analystes feront le travail qu'a entamé le docteur de Lorgeril il y a quelques années? Cardiologue, il est l'auteur de neuf livres sur les vaccins, où il documente son enquête depuis qu'il s'est interrogé sur le sujet. Conclusion en quelques mots: la vaccinologie n'est pas de la médecine scientifique.
J'assume depuis mon longtemps ma posture d'opposante à l'Eglise de Vaccinologie (et pas ma posture d'antivax, eh banane!): d'abord née pour des raisons politiques (liberté de choix thérapeutique), cette opposition s'est marquée sur le plan sanitaire, quand j'ai étudié la rigueur des tests et des théories autour des vaccins. Je peux donc m'enchanter qu'à défaut de questionner le fondement même des vaccins (vouloir me faire du bien malgré moi, c'est très Pol-Potien...), on commence à envisager que, peut-être, les dégâts ne compensent pas les potentiels bénéfices.
La plus puissante intelligence scientifique ne prévient pas des petites dérives irrationnelles, qui font le charme du tout d'ailleurs. Mon antienne: "les scientifiques sont des croyants comme les autres" (tout un chapitre sur ce blog). Pour se tenir droit et s'assurer des appuis (comme en équitation, rebelote), il doivent se rattacher à une doxa... qui, parfois, devient un dogme si prenant que le discernement les fuit. Il leur est impossible de voir ce qui ne colle pas dans leur puzzle. Guess how I know? J'ai une attirance naturelle pour ces profils, je finis par les connaître. Girardot a eu droit à son petit costar en été sur ce blog, d'ailleurs, sur un autre sujet, mais touchant au même défaut puzzlien (inprononçable, amusez-vous).
J'ai beau jeu de dénoncer cela, depuis ma posture de Mamie Croûton dans ma petite ville de province, interprète de conférence qui a pratiqué mille métiers avant de prendre sa retraite. Je peux me permettre d'écrire comme si je m'adressais au public d'un magazine féminin, je peux me concentrer sur le réel, le concret, le quotidien, la vie qui va, quoi. C'est à dire le vivant, riche en contradictions, qui n'est pas enfermable dans une doxa - d'autant plus libre de dogmes qu'on vit la vie sur un mode anarchiste comme je le fais: ni dieu ni maître. Mes soeurs et frère, plus bourgeois, sont plus attachés à des "il faut", "on doit", "que va-t-on penser" - équivalent laïques des diktats qui guident les scientifiques. Ils sont aussi plus faciles à vivre, faut dire. Bref, Mamie ici présente peut exposer tout et son contraire, valider un modèle puis un autre - ce qui est ma marque de fabrique - alors qu'une figure professionnelle doit tenir un discours qui fait cohérence. Il doit donc s'enfermer dans son modèle...
Sur le tout et son contraire, je relance ci-après mon historiette rabinique favorite.
J'ai une passion pour les esprits qui peuvent créer des systèmes. Perso, je produis des concepts en marchant, comme le dit mon ami philosophe; mais des concepts ne font pas un système: ce sont des éléments de structure, ce n'est pas une structure en soi. Mon compagnon m'enchante chaque jour par cette capacité, que je trouve prodigieuse, à voir le réel comme un jeu d'échecs, à comprendre les interactions et à organiser les liens entre des éléments apparemment éloignés, pour arriver à en faire un tout cohérent.
Je précise ici que ma passion pour les modèles s'arrête à la modélisation à la Ferguson, qui produit des séries d'équations ineptes parce qu'il veut faire "bouh!'; ou à la modélisation à la GIEC, qui n'est que de l'élucubration sur des scénarios du pire. J'ai bien dit modeliser un système de pensée, je n'ai pas dit nostradamuser en modèles prétendument prédictifs, ce qui n'est à la mode et validé que parce que nous sommes un monde qui se sent perdu et qui a besoin d'être assuré, réassuré comme un petit bébé.
Le petit enfançon, que je suis aussi, se rassure non pas en prétendant savoir la vérité sur Big Pharma, la toxicité ou l'innocuité des pseudovaccins actuels; il se réassure primo en jouant à Miss Marple de Nivelles sur ces dossiers, sans grande ambition; et secundo, en rencontrant en direct ou sur le net des voix de courage et d'intelligence.
Historiette que je tiens du rabin Ouaknin - dont j’ai suivi les cours au Centre Laic juif de Bruxelles vers 2000 - historiette pour penser tous les dossiers que je partage.
Un rabin doit trancher une dispute entre deux élèves.
Le premier raconte sa version.
«Vrai, tu as raison»
Le seconde narre la sienne.
«C’est clair, tu es dans ton droit»
Un élève: «Maître, cela ne peut être: ils ne peuvent tous les deux avoir raison»
Le rabin: «Mais oui, tu as aussi raison»
C’est avec Marc-Alain Ouaknin que j’ai appris à retrouver les marges du texte et à lire aux éclats (titre d’un de ses livres).