9.7.21 Quand j'étais encore migraineuse, j'ai souvent pesté contre la science : vous allez sur la lune et vous n'avez rien pour mes migraines?
J'ai une excuse, j'étais encore jeune. J'amalgamais plusieurs branches dans "la" science, sans différencier la physique de la bio.
Ceci fait partie d'un trio de billets:
Billet inclus dans le dossier "Le circus virule (ou ce que le covid-19 est venu nous dire"), amorcé début 2020. Répertoire "non-food" de ce site. Je mets ma casquette de Jiminy Cricket, comme pour le dossier à charge contre les Gafam. Je transfère certains des billets écrits en brouillon sur fb pendant le confinement. On les retrouve via le sommaire.
Si l'on peut mettre le pied sur la lune, c'est par les prouesses de la physique, qu'on va dire science dure, mathématique, démontrable, reproductible. (Délibérément, je fais l'impasse sur la physique quantique pour le propos que je déroule ici).
Mes migraines ressortissaient de la biologie et de la médecine: la seconde est un art fondé sur base de techniques, la première est une science aléatoire, balbutiante, pétrie de biais cognitifs et de fausses perceptions de sa puissance.
Voir ma petite diatribe d'hier: "On attend toujours le Newton du brin d'herbe"
Pourquoi faut-il que ce soit une ménagère de soixante ans qui verbalise tout haut ce qui est une évidence? Yep, ce clone même de cette ado qui ne voulait qu'être biologiste moléculaire, ou interprète de conférence. Le deuxième choix a prévalu, mais ce n'est pas le sujet.
Aujourd'hui les "experts" en virologie invités dans les media passent pour des demi-dieux, qui peuvent édicter la vie ou la mort (surtout la mort, ils sont au final responsables de milliers de décès par leurs mesures inouies de désadéquation avec le réel covidien, on ne l'oubliera jamais).
Si les invités de plateaux de télé sont médecins, ils sont habillés de la cape de Grrrrande Supérrrrriorité des prêtres de la nouvelle religion.
On ne discute même pas leurs énoncés, qu'ils soient crétins ou pas.
C'est le propre de la religiosité, qui connaît depuis peu un très grand sursaut.
Un type marche sur l'eau: j'achète l'idée.
En parallèle: jeter un vaccin provenant de technologie aléatoire et peu étudiée, pour bloquer un virus qu'on n'a pas pris le temps d'étudier ? J'achète aussi!
Même niveau de religiosité, exactement. Au poil près.
Non seulement le grand public confond plusieurs branches de la science comme je l'ai souvent fait, mais il est pétri de terreur religieuse pour l'instant, affamé de pensée magique.
Alors qu'il est coincé dans ce double étau, comment lui faire comprendre que les biologistes aujourd'hui sont devenus pour la plupart de grands cinglés, qui jouent avec le vivant sans en comprendre les codes?
Convaincus de leur bon droit, par ailleurs, ce qui rend leurs actes encore pires d'inconscience?
"Oh tu sais, l'humain doit faire ses expériences, il a toujours joué avec le feu"
"Certes, très cher, qu'il fasse ses expériences sur lui-même.
Ici, ces gars-là jouent avec la santé et le futur d'une population entière, mondiale!"
On laisse donc un gamin de 3 ans jouer avec une boite d'allumettes à côté d'une bonbonne de gaz, au rez de chaussée d'un immeuble abritant de nombreuses familles.
Je dois m'y résigner, je n'y changerai rien: la pensée magique a pris comme un feu de forêt, on ne peut l'arrêter.
Tiens, j'ai envie de croire aux dieux de l'Olympe, tout d'un coup, ils interviendraient pour calmer l'hubris d'un Achille. Par exemple, ils rétabliraient la balance du bon sens: ils transformeraient une partie de ces chercheurs délirants en bons fermiers, les pieds sur terre. Qui tisseraient avec nous ce réseau local et solidaire qui seul nous sortira d'affaire.
Me passe par la tête cette idée de confronter deux pourcentages de la population: celui qui fait carrière dans la recherche biologique et celui qui soigne la terre. Un jour je chercherai, consciente du danger de tomber dans du Pol-potisme premier degré.
Juste mesure, disait-on.
Comprend-on encore ce terme?
Je finirai la deuxième petite diatribe sur la folie de la biologie actuelle en me référant au livre "Le sens des limites", de Monique Atlan et Roger-Pol Droit vient de sortir.
J'en ai entendu le pitch en radio, ils touchent au coeur d'une clé sociétale, qui s'est enflammée en 2020-2021.
Ils confrontent l'homme sans limite d'aujourd'hui (le transhumaniste, le biologiste ahuri, le financier qui joue avec le vivant, car eux aussi s'en régalent) avec l'homo limitans qui réagit à cette démesure par un excès de controle: protection des frontières, émission de normes innombrables, volonté de poser des limites à tout.
Tout ce qui est excessif est dérisoire, disait Talleyrand.
Tout freiner par "principe de précaution" est aussi idiot que tout s'autoriser "parce qu'on peut le faire".
Si l'on avait appliqué le principe de précaution, on n'aurait pas vu naître les magnifiques vitraux au Moyen Age, la gloire de la lumière et de l'invisible, par exemple.
Extrait: "A travers une série de variations, ils montrent combien la limite est décisive, positive, indispensable à l'organisation de la pensée, des sociétés et de la vie. Une promenade philosophique qui suggère une salutaire politique des limites. "
(je n'ai pas lu le livre et ne le lirai pas, les auteurs semblaient assez péremptoires dans les interviews, mais je rongerai cet os sur la base des articles autour du livre)
Le juste milieu est possible, mais il faudrait d'abord que nos élus et le grand public sortent de la transe hallucinatoire actuelle.
Les biologistes frappés n'ont les mains libres que parce qu'on les a laissés faire.
On est deux pour danser le tango...: les hallucinés ont leur part de responsabilité dans la fuite éperdue actuelle.
Revenons les pieds sur terre et regardons le réel non comme un film qu'on se projette dans la tête mais comme des arbres, des pierres, des gens, des bêtes, du vivant, du palpable, du précieux, qui mérite le respect.