4.8.2021 Dans les manoeuvres de gros barakis pour installer une nouvelle forme de crédit social, la création d'une dissension au sein des familles, entre amis, dans la société en général est comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. "Diviser pour régner" a été pratiqué depuis l'homme des cavernes, à mon avis. Mais comme on voit leur stratégie et leurs techniques comme au travers d'une vitre, n'est-il pas facile de les contrer? Au tennis, on ne fait que ça: anticiper le coup, être sur la balle avant qu'elle n'arrive.
Prenons la balle au vol et anticipons la division. En sachant que si l'huile est jetée sur la dissension, c'est que nous avons un talent naturel pour la cultiver, au départ. Il semble difficile de changer la donne si l'on pense urgence (ce qui est *aussi* une autre technique de contrôle des foules). Si l'on pense en années, peut-être peut-on contaminer nos proches et moins proches par une forme de liberté intérieure qui désamorce les agressions? Perso, je pense en générations, ça calme la panique de l'urgence
Je copie un de mes très anciens articles, rapatriés de mon blog (celui de 1998 ! oh ma bonne dame, ça fait une paie, n'est-ce pas?)
La liberté intérieure: ça s'apprend?
extrait de "Une famille ladakhi", par Renée David, Himalayas p. 128, Autrement février 1998
"Dès leur plus jeune âge, les enfants ladakhi jouissent d'un grand respect de la part des adultes. Un principe: l'enfant fait l'apprentissage de la vie sous surveillance, jamais sous la contrainte. Son exposition aux dangers usuels du chaud et du froid, ne déclenche aucun panique chez le parent.
C'est ainsi qu'un jour, Spalchem Gombo, le plus facétieux des enfants d'Ama et de Spambo, s'est enfui au beau milieu d'un repas pour batifoler dans la neige avec un seul pied chaussé. Ama n'a rien dit. Elle le regardait par la fenêtre clopiner dans la neige... Elle ne l'a ni houspillé ni rappelé. Simplement, elle s'est mise à attiser le feu pour en tirer des braises qu'elle a disposées dans une petite travée le long du poêle.
Quand l'enfant est revenu, elle lui a montré comment frotter lui-même son pied bleui. Elle ne l'a pas p ris dans ses bras, ne l'a ni réprimandé ni consolé. Du reste, l'enfant ne pleurait pas. Le soir même, c'est la petite Puntzok qui allait se coucher en trottinant, une petite lampe pigeon sans verre serrée sur la poitrine. Elle est partie, la flamme au ras du nez. Ama ne l'a pas quittée des yeux jusqu'à ce que l'enfant ait posé la lampe à terre...
Bien sûr, de tels modes d'apprentissage qui n'utilisent ni la contrainte ni son ressort psychologique, la culpabilité, produisent des adultes doués d'une grande liberté intérieure. D'où sans doute cette joie de vivre, cette aisance relationnelle, cette sérénité devant l'inconnu qui ne manquent pas de frapper tout visiteur occidental. Bien sûr, l'affrontement comme mode relationnel existe. Le Ladadkh n'est pas un paradis sur terre. Cependant, il n'est pas abusif d'affirmer que l'affrontement est plus l'exception que la règle... "