Lire aussi le chapitre "Le ministère de la vérité ou la nouvelle censure" et le chapitre "Le complotisme de l'anti-complotisme"
Répertoire "non-food" de ce site. Je mets ma casquette de Jiminy Cricket, comme pour le dossier à charge contre les Gafam. Je transfère certains des billets écrits en brouillon sur fb pendant le confinement.
Avis au lecteur, 30/11/2020: ce sont encore des billets collés les uns derrière les autres.
Les liens seront établis sous peu, pour un texte suivi.
Prof’ dans l’âme, je relaye ceci comme «fusil» culinaire pour affûter le discernement de chacun (un fusil en cuisine est un aiguiseur).
Lire ce qu’un autre internaute encore, Eric Legrand, réflexif plus que réactif, peut dire du docu Hold Up (en lien avec le relais de ce matin)
chez Eric Legrand 12/11/2020
Un argumentaire bien construit contre le « documentaire » Hold-Up (documentaire volontairement entre guillemets parce que c’est plus un plaidoyer complotiste qu’un documentaire).
Je ne partage pas tous les arguments de Loïc (Steffan, auteur d'un autre commentaire sur fb).
Par exemple sur l’estimation que l’on peut faire à partir du cas du Diamond Princess. Je pense que le calcul fait par le professeur Peronne est plus précis que celui de Loïc qui oublie de prendre en compte la différence d’âge moyen entre la population du Diamond Princess et celle du Royaume-Uni.
Je ne partage pas non plus complètement sa croyance en l’altruisme de Bill Gates en ce qui concerne son action pour la vaccination.
Bien des faits, par exemple le cas de l’Inde où la campagne de vaccination forcée organisée par la fondation Bill et Melinda Gates a fait des milliers de victimes, vont à l’encontre d’une telle croyance. En l’occurrence il semble plutôt que Bill Gates se comporte comme un homme d’affaires dénué de toute sensibilité envers les personnes victimes de ses actions.
Ce qui au demeurant est compatible avec le fait qu’il puisse sincèrement croire aux bienfaits théoriques de son engagement tout en refusant de considérer les méfaits bien réels des actions de sa fondation. Cela s’apparente au processus de dédouanement des conséquences de ce qui fonde son propre statut social que la bourgeoisie utilise depuis longtemps avec les organisations caritatives. Cet aveuglement (au demeurant seulement à moitié inconscient, sa dénonciation étant aussi vieille que le capitalisme) mène directement, lorsque des individus parfaitement dénués de scrupule s’en mêlent, au capitalisme du désastre qui créée par le désastre qu’il engendre les conditions de sa propre rentabilité.
Mais passons sur cette divergence d’interprétation pour en revenir à la critique du « documentaire », sur laquelle je rejoins Loïc.
Si le film démarre relativement bien en s’appuyant sur le témoignage de nombreuses personnalités reconnues et dont l’engagement est parfaitement sincère, son intérêt s’arrête là. Le découpage des interventions et leur remontage à l’appui d’une thèse très discutable, le recours aux insinuations émaillant le commentaire, accompagnés par une musique de plus en plus anxiogène, sans même parler des interviews de personnes à la crédibilité douteuse vers la fin du film en font un instrument de déstabilisation mentale redoutable pour les personnes qui n’auraient pas l’esprit critique ou les connaissances nécessaires pour s’en prémunir.
On pourrait y voir une occasion manquée. Regretter que le réalisateur ait fait le choix du sensationnalisme en promouvant la thèse de la dissociation des élites mondialisées par une série d’affirmations discutables mais présentées comme des faits. On peut se dire que l’emploi de la forme interrogative basée seulement sur des faits avérés (lesquels ne manquent pas) plutôt qu’affirmative aurait été bien plus propice au développement de l’esprit critique du spectateur et ainsi lui permettre de développer sa propre réflexion à l’appui d’une possible rébellion contre le système mortifère qu’est la civilisation industrielle mondiale.
On peut se dire que le réalisateur a manqué son coup si son intention était d’éveiller la conscience de ses contemporains. Il n’en reste pas moins qu’un objectif beaucoup plus vraisemblable était malheureusement de faire du profit via la monétisation de la diffusion du film auprès d’une population enfermée entre quatre murs et avide de justifications rationnelles à cet enfermement délétère.
Merci à Pam Quin pour avoir attiré mon attention sur la critique de Loïc.
Regardez Hold up, mais regardez aussi, après ou avant, l'analyse de Vincent, de Partagez c'est Sympa:
-> https://www.youtube.com/watch?v=VdpfL4rCVa0 (17 min)
Je suis, comme lui, plus intéressée par développer l'esprit critique et le discernement des internautes que par le partage d'une thèse finie (comme "C'est Davos qui m'a tuer"). En revanche, je ne suis pas comme lui: ni scientiste ni convaincue que mes éclairages prévalent sur tous les autres.
Je ne partage pas tous les avis de Vincent dans cette vidéo, mais le moins que l'on puisse dire est qu'il est structuré et qu'il a un propos dense, qu'il argumente bien les biais utilisés dans le docu pour entraîner le spectateur dans de l'émotionnel pur.
Factuellement, Vincent se trompe sur quelques points, en particulier quand il délégitimise le prof Levitt comme "chimiste". Cela se comprend, le docu est bien silencieux sur ses compétences en la matière. Je reverrai mes notes pour le final, mais de mémoire il est le père de la modélisation biologique des épidémies, le professeur de Ferguson lui-même.
Quand il annonce qu'il n'a pas eu de réponse, il faut connaître le contexte: au début de l'épidémie, il a écrit à Ferguson, son ex-élève donc, pour lui pointer ses erreurs de calcul dans ses prédictions apocalyptiques. En vain.
C'est là que je vois du mauvais journalisme: qui peut comprendre la posture de Levitt s'il ne connaît pas le contexte? Mais dans le défilé hallucinant des personnalités, le réalisateur n'a pu prendre le temps (n'a voulu?) d'être plus profond.
Ne vous méprenez pas: je ne partage pas QUE des pistes qui valident mon point de vue. Prof dans l'âme, je transmets des outils de réflexion. Pour mon goût personnel, Vincent développe avec le temps un petit côté stalinien qui chiffonne une libertaire. Voir ses propositions écolo: du dur de dur! mais pas du primitivisme, qui serait tellement plus simple.
Je l'aime bien donc je le châtie bien. Il finit par être en circuit fermé, probablement. J'ai observé ça chez tant de profs ou thérapeutes en nutri, autoproclamés et sans formation solide: ils finissent par croire que seule leur parole est valable, ils n'écoutent plus qu'eux mêmes.
Mais, ceci étant posé, j'aime la structure de son décodage sur chaque point saillant. On m'a demandé des critiques intelligentes du docu, vu la médiocrité des réactions Monde Libé & Cie. Dont acte.
Anne-Sophie Chazaud,13/11 sur son compte fb https://www.facebook.com/annesophie.chazaud
De quoi l’accusation de « complotisme » est-elle le nom ?
Le tintouin autour de la réception du documentaire "Hold Up" me conduit à y revenir afin d’apporter quelques éléments complémentaires d’analyse.
J’ai, je le redis, apprécié ce doc, dans la mesure où de très nombreux intervenants y font part d'analyses multiples. Ainsi que je l’ai affirmé d’emblée, «il y a du bon grain et il y a de l’ivraie».
Il est bien évident que lorsque la Monique Pinçon-Charlot part dans les tours sur je ne sais quelle volonté délibérée d’éliminer les plus pauvres, cela relève, pour moi (et jusqu’à preuve du contraire), de l’élucubration. Mais sur le plan logique je ne trouve pas cela plus délirant que lorsque le gouvernement affirmait en janvier que le virus n'avait aucune chance d'arriver en France (probablement grâce à nos frontières super bien contrôlées). Lorsqu’en revanche, par exemple (à tout hasard), Régis de Castelnau démontre l’évidence juridique selon laquelle la gestion de cette crise sanitaire permet au pouvoir de prendre de très nombreuses mesures en dehors de tout contrôle démocratique normal, je suis bien désolée de dire aux complotophobes (tout derniers arrivés dans la joyeuse Cage aux Phobes) que cette analyse est le pur reflet de la réalité. S'ils ont des arguments contraires, surtout qu'ils n'hésitent pas à les donner, cela nous intéresse.
La question que donc je pose est : à quoi sert cette accusation de «complotiste» ? De quoi est-elle, elle-même, le symptôme ?
Il apparaît qu’elle vient opportunément remplacer, dans le champ anti-dialectique de la post-modernité, l’accusation de «facho» (et ses déclinaisons qui se découvrent à marée basse «raciste, islamophobe» et compagnie) lesquelles ne fonctionnent absolument plus, et qui servaient, depuis une quarantaine d’années, à disqualifier l’adversaire lorsqu'on était à court d'argument. Lorsqu’on refusait de débattre avec tel ou tel désigné ainsi en ennemi, on le qualifiait de la sorte et hop, comme par enchantement, l’affaire était pliée.
Ces accusations ne fonctionnant plus pour toutes les raisons que nous savons (en partie parce que le réel a fini par s’imposer -ce qui finit toujours par arriver- et que les citoyens s’autorisent désormais à appeler un chat un chat), c’est le soupçon de «complotisme» qui a pris le relais et permet désormais de délégitimer (tenter de délégitimer) celui qui aura la malheur de s’interroger sur ce qui lui est servi comme parole d’Evangile, tout en permettant à son émetteur de se poser du côté de la légitimité, d'asseoir un désir un peu pathétique de notabilisation, de légitimation.
Refuser les évidences, rejeter les discours imposés qui n’apportent pas la démonstration de leur bien-fondé, pourtant, c’est bien la base de l’esprit cartésien, que la France a ou devrait avoir solidement chevillée au corps. Ainsi s’exprime Descartes, dans son célèbre Discours de la méthode (ce que vous pourrez vérifier en regardant dans cette chose décrétée non-essentielle qu'est un livre) :
«Et comme la multitude des lois fournit souvent des excuses aux vices, en sorte qu'un Etat est bien mieux réglé lorsque, n'en ayant que fort peu, elles y sont fort étroitement observées; ainsi, au lieu de ce grand nombre de préceptes dont la logique est composée, je crus que j'aurais assez des quatre suivants, pourvu que je prisse une ferme et constante résolution de ne manquer pas une seule fois à les observer.
Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie, que je ne la connusse évidemment être telle : c'est-à-dire, d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention; et de ne comprendre rien de plus en mes jugements, que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit, que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute».
Gageons qu’on le renverrait vite fait dans son poêle avec une pancarte de complotiste sur le dos, le malheureux, avec son doute méthodique !
Alors oui, il convient d’interroger les évidences, de les remettre en cause, de poser TOUS les faits sur la table, et de faire le tri. Je suis surprise que les complotophobes fassent du reste si peu confiance à l’intelligence des citoyens. Les prennent-ils autant que cela pour des imbéciles ?
Il y aura toujours de la crédulité, de l’aspiration au merveilleux, etc, on connaît tout cela par cœur. En revanche, ne pas se tenir «sage» (pour reprendre le titre de l’excellent documentaire de David Dufresne, que l'on qualifiait, lui aussi, de complotiste, pendant la répression de masse des Gilets Jaunes), ne pas accepter ce qui est imposé comme argent comptant, poser des questions, voilà un signe de très bonne santé à la fois mentale, logique, et démocratique.
On peut considérer l’affolement qui s’empare de certains devant cette activité citoyenne de réflexion comme, en creux, un très bon signe.
La science doit éclairer le jugement, c’est un fait. Pour cela, elle doit le faire avec clarté et précision, ce qui est très loin d’être le cas dans notre affaire pandémique et laissons donc à chacun, touché au plus profond de sa vie individuelle, collective, affective, familiale, sociale, professionnelle, le soin de se faire son idée par lui-même, en disposant de tous les éléments possibles, si c’est encore autorisé, et si la liberté de conscience, par-delà la liberté d’expression, est encore permise.
Puisque les réactions au film Hold up semblent émotionnelles au principal (je n’ai pas encore reçu un seul commentaire factuel, contextuel,détaillé), alors concentrez-vous sur l’émotionnel du film. Oubliez les théories (qui ne sont que cela), suivez le conseil de Caroline vandermeeren et regardez :
«En définitive, les seules séquences dont je garderai un souvenir, ce sont les interventions de la Sage Femme (Nathalie Derivaux). Et Sage, eh bien c’est un adjectif qu’elle mérite à plus d’un titre. Elle est vraie, elle est juste, elle est Humaine (avec un grand H). Et son discours est fait de sages questionnements. Si vous ne devez visionner que quelques extraits, elle est la seule à parler avec son coeur de la réalité de la crise (et pas de théories de la crise)»
Amusant, ce sont précisément les séquences que j'ai le moins supportées, tant elles étaient tire-larmes.
Caroline Vandermeeren
Vous êtes nombreux à m’avoir partagé le lien vers le reportage «Hold Up» et à m’avoir demandé mon avis.
Et j’ai mis du temps à le regarder.
(... )
Voilà ce que je pense de ce reportage: il est inutilement long.
MAIS au contraire du livre et du film (que CVM vient de citer, ôté de la citation), je ne peux pas dire que je trouve le réalisateur particulièrement inspiré ou talentueux.
C’est un embrouillaminis sans fil directeur, je trouve ça très mal fait.
ET ce film joue sur les mêmes cordes que les médias officiels:
* dramatisation
* répétition
* défilé d’experts
* preuves supposées exactes sans être réellement détaillées.
* hypothèses et sous-entendus
Tout ceci est typique de techniques de manipulations que je n’aime pas. Quel que soit l’orientation, c’est toujours malsain.
Il rend fort peu justice à la qualité des intervenants, dont les discours sont en fait plein de subtilités, gommées par le format choisit par le réalisateur.
En définitive, les seules séquences dont je garderai un souvenir, ce sont les interventaion de la Sage Femme (Nathalie Derivaux).
Et Sage, eh bien c’est un adjectif qu’elle mérite à plus d’un titre.
Elle est vraie, elle est juste, elle est Humaine (avec un grand H).
Et son discours est fait de sages questionnements.
Si vous ne devez visionner que quelques extraits, elle est la seule à parler avec son coeur de la réalité de la crise (et pas de théories de la crise):
* Vers 15’40 * Vers 26’10 * Vers 1h15’ * Vers 2h17’
Le reste, c’est vous qui voyez. Mais gardez un regard critique sur ce qui est dit.
C’est dommage, la brochette des intervenants était belle pour une autre histoire 🤔
Une autre fois peut-être?
14.11 Je n’ai rien à dire sur les réactions de la presse classique à la sortie du film: vu que, depuis la crise corona, les medias de grand chemin ne portent plus de masque et se sont révélés pour les pantins qu'ils sont devenus, qu’en attendions-nous si ce n’est de l’hystérie? Mais Caroline est plus courageuse que moi: elle décode sur sa page fb l'article de Sciences et Avenir: "Covid-19 : 4 "fake news" majeures présentes dans le documentaire complotiste "Hold-Up" ( https://www.sciencesetavenir.fr/sante/covid-19-4-fake-news-majeures-presentes-dans-le-documentaire-complotiste-hold-up_149107)
Caroline Vandermeeren, 14/11
(...) peut-on prétendre dénoncer des «Fake News» à coup de...Fake News?
Remettons donc un peu d’ordre dans la défense de LA «vérité» scientifique.
Ainsi donc, un exemple: Sciences & Avenir (auteur indéterminé - ça commence bien).
L’analyse est basée sur les faits français, mais voici ce que je peux dire (du point de vue de la Belgique) quand on considère un ensemble de faits (et pas qu’une petite partie des faits):
1/ il est vrai qu’une grande partie des décès imputés au Covid en mars-avril sont dus à des infections antérieures au confinement (en Belgique, cela peut se vérifier en regardant l’évolution de la mortalité toutes causes, qui augmente déjà en semaine 12, la semaine du confinement).
MAIS dans les collectivités au moins, il est établi que les contaminations ont continué largement après le confinement (dû au manque de moyens pour les empêcher). Donc dans ces milieux au moins, cette théorie (en Belgique) ne peut pas être démontrée (et donc le bilan putatif sans confinement ne peut pas l’être non plus - l’affirmative n’a pas sa place, c’est une hypothèse non-démontrée).
(lire paragraphe sur MR - https://covid-19.sciensano.be/.../COVID-19_Weekly...)
ET il est faux de dire que les décès interviennent en moyenne 28 jours après infection.
Pour preuve: un article co-signé par Erika Vlieghe, qui considère que dans la majorité des cas au printemps, le décès pour les plus de 65 ans (qui représentent la très large majorité des décès) est intervenu entre 6 & 7 jours après hospitalisation (durée médiane), et l’hospitalisation entre 2 à 4 jours après l’apparition des symptômes (durée médiane) qui apparaissent en moyenne entre 5 et 7 jours après infection. Ce qui donne environ 13 à 18 jours en moyenne entre la contamination et le décès (on est très loin de 28 jours).
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7589278/
ET une large part des décès dans les MR entre fin mars et mi-avril ont été sans aucun doute possible indûment imputés au Covid (j’en ai déjà parlé, ceci est un fait dont curieusement personne ne semble mesurer l’importance).
https://www.zorg-en-gezondheid.be/cijfers-covid-19
2/ la question de la surmortalité est une question difficile et délicate, qui ne s’analyse pas par une simple comparaison des chiffres d’une année à l’autre.
Pourquoi?
Parce que la mortalité est influencée par des facteurs externes variables d’une année à l’autre, et par la composition de la population (qui dépend de différents facteurs).
Ainsi certaines années (comme 2019) sont exceptionnellement clémentes. Ceci a pour effet d’augmenter d’autant les risques de voir le chiffre des années suivantes dépasser l’attendu (par un effet de réservoir) puisque les gens finissent un jour par mourir (ceci étant un fait certain, le quand et le pourquoi étant incertain).
AINSI, à propos de la surmortalité, la conclusion de ce rapport officiel de la région Bruxelloise est interpellant: en fait de surmortalité par rapport à ce qu’on aurait pu attendre sur une période d’un an (de juillet 2019 à juin 2020), le bilan est de +0.2% au niveau national (et en fait principalement alimenté par la région Bruxelloise, qui elle enregistre un bilan excédentaire de 8.8%, alors que les régions flamandes et wallonnes sont globalement en-dessous du nombre qu’on pouvait attendre sans considérer que le bilan global soit inattendu).
Ce qui ne signifie pas que le virus n’a pas eu d’impact.
Mais qu’il faut être prudent avant de conclure à une corrélation simple.
(voir tableau 4 page 5 et image paragraphe page 4 ci-dessous)
http://ibsa.brussels/.../documents/Focus-39_FR_final_1.pdf
3/ Ils dénoncent le fait que le documentaire prétende que «l’ARS (Agence régionale de santé) ne communique pas sur le nombre de cycles.»
Ils annoncent «C’est faux»...
Et puis en fait ils expliquent POURQUOI l’agence ne peut pas communiquer le nombre de cycle.
Donc en fait, c’est vrai, quelles que soient les raisons.
4/ Leur argumentaire sur les RT-PCR est boiteux (pas plus vrai ni plus faux que le film).
La Société française de microbiologie (SFM) explique que le nombre de cycles est «généralement compris entre 10 et 45... ceci étant une explication tout à fait générale sur la méthode PCR (pas le test PCR Covid).
Ceci ne représente pas UN standard (il n’existe pas UN test PCR).
Le seuil de détection est spécifique à la méthode, à l’agent pathogène (quelle quantité de matériel permet de conclure) et doit être déclinée effectivement par laboratoire.
MAIS il existe des publications scientifiques qui suggèrent qu’un positif infectieux selon les méthodes Covid correspondrait à 24 à 30 CT (selon la publication et la méthode).
Le RAG a d’ailleurs édité un rapport conseillant de viser un CT entre 30 et 35 an Belgique (de façon très conservative).
Ceci doit ensuite être adapté aux conditions spécifiques de chaque laboratoire (selon le principe de validation analytique) qui peut conduire à des variabilité tolérées.
MAIS à chaque CT, le matériel est multiplié par 2. Je ne serais pas choquée avec une variabilité de +/- 3 CT (en comparant tous les laboratoires), mais on ne peut pas raisonnablement défendre que de 25 à 37, c’est tout aussi valable.
12 cycles PCR, ça revient à multiplier le matériel par 4096!
ET précisons que chaque pays a émis ses propres recommandations à propos de l’application des méthodes PCR et de leur interprétation, et pas 2 pays ou instituts pour donner les mêmes recommandations.
5/ Et ils remettent en doute l’interprétation de Silvano Trotta (je l’aurais aussi fait) mais sans s’attarder sur le fait le plus «critiquable» de son argumentaire à propos des PCR:
Il est improbable d’obtenir un signal PCR pour tout et n’importe quoi avec 40 CT.
C’est une méthode très spécifique, qui pourrait conduire à des signaux résiduels si on poussait l’amplification très loin.
MAIS 40 CT, ce n’est pas assez loin pour ça.
ET dans l’exécution de la méthode, il y a des «contrôles positifs» (supposés toujours positifs) et «négatifs» (supposés toujours négatifs).
Si un signal inopiné apparait dans ces contrôles, le résultat est invalidé (et on recommence).
(en gros, Sciences & Avenir ne sait pas comment est réalisée une analyse dans un laboratoire médical)
6/ Par contre, ils ont raison de souligner le fait que l’OMS n’a pas interdit les autopsies (je n’ai rien trouvé à ce propos) et qu’elle n’a aucune légitimité à obliger/interdire quoi que ce soit. Les gouvernements sont souverains dans leur pays. Je l’ai déjà dit plusieurs fois.
7/ Et également (même si je ne me souviens pas que le film l’ai prétendu), le passage de l’animal à l’homme est un classique de l’apparition de nouveaux pathogènes.
Je ne pense pas que c’était le fond de ce qui était exprimé par les experts (ce qu’ils ont relevé c’est que le virus présenterait des séquences atypiques, qui devraient conduire à s’interroger sur une possible intervention humaine, ce qui n’est pas du tout pareil...bien que je n’ai aucun moyen de vérifier ces allégations, je n’ai pas les outils informatiques pour analyser lesdites séquences).
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2546865/
J’en resterai là.
En gros il y a à boire et à manger - autant dans le film que dans les critiques du film.
Personne ne démontre rien, chacun défend une opinion sur base de faits peu avérés. Tous complotistes?
Les intervenants piégés: Monique Pinçon-Charlot
Lire sur twitter Monique Pinçon-Charlot dire les regrets de sa présence dans le documentaire #HoldUp. Elle n'est pas le seul intervenant à être instrumentalisé à ce point - ce qui confirme les soupçons que j'ai énoncés dans ma première critique du film (Douste Blazy s'est aussi désolidarisé).
Monique Pinçon-Charlot: je connais ses écrits et ses postures. Ils mériteraient au moins 1/2, si pas 1 heure d'interview et sont totalement faussés si on les réduit à 2 minutes. Et je réfute les insinuations des internautes en commentaires, selon lesquelles elle aurait reçu des "pressions" pour changer d'avis. Internet nous a rendu bien sots, au point d'imaginer cela. Connaissant le couple Pinçon Charlot, on gage qu'ils sont imperméables à la pression.
My «little nobody me» refuse les interviews depuis dix ans (pour mes livres de nutri), sauf pour de rares exceptions comme Isabelle Masson-Loodts ou Véronique Bourfe-Rivière, p. ex. Car mes propos sont trop souvent tronqués, la relation biaisée et des extraits trop réducteurs. Urgence médiatique oblige. Je ne suis pas obligée de jouer avec ça.C'est ce qui est arrivé à ces intervenants à qui on a présenté "un docu sur le corona", sans que le réalisateur n'expose ses conclusions un peu hâtives.
C'est la toute grosse faille de ce docu, que du côté des coronaréalistes on attendait tant: d'être du si mauvais journalisme, biaisé par principe. Petite remarque au passage pour ceux qui m'écrivent «le docu a le mérite d'exister»: Pinocchio aussi.
Relais de https://twitter.com/PINCON_CHARL0T/status/1327309067879141377
«1/12 Monique vient dire les regrets de sa présence dans le documentaire #HoldUp.
2/12 J'ai accepté le principe d'un entretien sur la base d'une invitation qui s'engageait à ne «pas aborder que l'aspect médical ou sanitaire… Le point de vue philosophique, #Foucault et le Bio Pouvoir, La Boétie et la servitude volontaire», #Platon et Orwell étaient cités.
3/12 J'ai été interviewée pendant 1 heure sur une crise sanitaire que j'ai analysée comme une aubaine dans le cadre de la «Stratégie du choc» que les #capitalistes ont mis en œuvre pour faire passer des lois #liberticides ou détruire un peu plus les droits des travailleurs.
4/12 J'ai parlé de l'origine du #Covid_19 liée à la #déforestation intensive qui supprime les frontières biologiques entre la faune sauvage et les êtres humains. Le #virus devenant pathogène en s'introduisant dans l'homme.
5/12 De cet entretien, il n'a été retenu que 2 min dans un documentaire de plus de 2h30. La 1e où je critique la #stratégie de la #peur, omniprésente dans les médias dominants et la 2e sur la violence du #dérèglement #climatique qui peut exterminer les plus #pauvres.
6/12 Mon #objectif de faire comprendre la #gravité de notre avenir sur la planète, m'a conduit à employer le terme inapproprié d'holocauste au lieu de celui d'extermination, et je vous présente mes excuses très sincèrement.
7/12 Le réalisateur et le producteur se sont engagés, à l'issue de l'entretien, à me donner à #visionner les séquences qu'ils retiendraient. Il n'en n'a #rien été.
8/12 Je reçois le documentaire le 7 novembre et je suis stupéfaite par une #instrumentalisation de mes quelques mots retenus au profit non pas d'une réflexion mais d'un #montage choc au service de l'émotion et la colère !
9/12 Je ne peux pas accepter ma présence dans la bande annonce sans avoir été prévenue. Ce qui atteste d'une captation de ma petite notoriété de manière d'autant plus #abusive que mes réflexions sont tronquées. Je #refuse donc de participer à sa promotion.
10/12 Le #succès d'audience de ce documentaire s'explique par la soif de savoir et de #comprendre les tenants et aboutissants d'une crise #sanitaire, dont de très nombreux Français pressentent des manipulations en cascade.
11/12 L'erreur, sur le fond, du producteur et du réalisateur a été d'adopter la stratégie de l'émotion et de la conspiration, soulignés par un #montage choc et vif, sans place pour la réflexion.
12/12 Toutefois un tel fourvoiement relève aussi de la responsabilité de #Macron et du gouvernement dont la gestion chaotique de cette crise sanitaire favorise les fantasmes d'un trouble bien réel face à une situation sociale et économique très préoccupante.»
Pour nourrir la réflexion autour du chapitre : «Le complotisme pour les nuls», un très long article argumenté, documenté, par Laurent Mucchielli, un des puissants esprits critiques du récit médiatique, depuis le début.
Extraits:
«Il est aujourd’hui essentiel de tenir à distance à la fois la doxa et le complotisme. Ces deux écueils menacent en effet la compréhension libre et désintéressée de la «crise sanitaire» en cours et ils fonctionnent en miroirs. Le complotisme est illustré ici par le récent film «Hold-Up» dont on démontre qu’il s’agit d’une fiction complotiste dissimulée sous les habits du documentaire.
(...)
La grande majorité des faits et des propos rapportés dans ce documentaire sont authentiques et sont énoncées par des personnalités éminemment respectables, mais quelques faits sont faux et quelques personnalités ne sont pas crédibles. Et, comme souvent (toujours ?) dans les narrations de type complotiste, le diable est dans les détails, c’est-à-dire que le faux se situe dans ce qui est sensé constituer la preuve directe du complot quand tous les autres faits (qui eux sont bien exacts) ne constituent que les doutes justifiant les questions posées.
(...)
Ainsi, fondé sur de nombreuses questions légitimes mais au final sur une preuve supposée tangible qui en réalité n’existe pas, « Hold-Up » est bien une narration de type complotiste, qui manipule l’intelligence et surtout les émotions de son auditeur à l’aide de techniques audio-visuelles bien connues car certaines sont hélas d’usage courant dans les documentaires fabriqués pour la télévision. Petites phrases lourdes de sous-entendus, musique angoissante, effets de répétition et d’accumulation du même message par des voix et des voies différentes, dévoilement progressif d’une vérité prétendument dissimulée, annonce d’une catastrophe à venir imposant de réagir pour le bien de l’Humanité et l’avenir de nos enfants…
La manipulation consiste à laisser croire à l’auditeur qu’il réfléchit alors qu’il s’agit d’utiliser ses doutes intellectuels et certaines de ses émotions profondes (la colère, le dégoût, le besoin d’incarner la vertu) pour l’amener progressivement vers une conclusion écrite d’avance. L’interprétation du monde qui est proposée par cette variante de théorie du complot n’est en effet pas énoncée dès le début comme une hypothèse à vérifier et elle n’est dès lors jamais soumise à contradiction ni même à réelle investigation. Elle n’est « dévoilée » ou plutôt suggérée qu’à la fin en étant présentée comme la conclusion qui s’impose inévitablement au terme d’une très longue accumulation de faits et de paroles. On peut parler de suggestion ou d’emprise.
Le réalisateur accumule durant près de 2h45 des extraits d’entretiens avec une bonne trentaine de personnes, des extraits d’archives, des documents qui sont bien authentiques et qui posent généralement de bonnes questions. Mais il ne le fait pas dans le cadre d’une investigation raisonnée, pesant le pour et le contre autour d’une thèse clairement énoncée ou accumulant des réponses à une question posée d’emblée.
L’effet d’accumulation est sensé amener progressivement à la conclusion fatale qu’il existe bien un complot ourdi depuis des années.
Hold-Up est bien une fiction complotiste dissimulée sous les habits du documentaire.
(...)
En résumé, il semble évident que ce film servira surtout à la doxa pour asseoir mieux encore sa domination intellectuelle en se posant en rempart contre le complotisme. «
Lire la totalité sur
15.11 Pour la énième fois, je retrouve dans Antipresse une concordance de vue, quasi au jour près. Cela en devient drôle. Slobodan serait-il mon frère?
Le dimanche, je ne me régale plus de croissants, mais de la livraison de mon numéro d’Antipresse. Dans ce nr 259, Slobodan Despot utilise la même comparaison que moi dans le billet précédent "On semble vivre dans un pays de l'Est" Il serait d’ailleurs plus habilité à filer la métaphore soviétique que j’ai entamée, vu sa fine connaissance historique.
Dans «Hold-up: la part infalsifiable»:
«Voilà donc en quoi tient la rupture initiée par Hold-Up.
A) Ce film est le premier vrai samizdat occidental. L’opposition y trouve un front et des visages — et surtout, elle est désignée comme telle, avant tout par ses adversaires. L’illusion d’une société ouverte et démocratique tombe. Ces histoires de dissidence, de réseaux secrets et d’opposition tacite que les Occi¬dentaux consommaient comme une série TV pour se faire agréablement peur, ils savent désormais qu’elles sont devenues leur réalité. Et que, à l’inverse, les rites démocratiques qu’on continue de pratiquer sont un théâtre sédatif.»
Lire la suite dans le nr 259, sur abonnement -> https://antipresse.net/boutique/abonnement-drone-1-an/ ou lire l'article complet en clair chez https://www.tribunejuive.info/2020/11/17/slobodan-despot-hold-up-la-part-infalsifiable/
Merci à Antipresse de garder en permanence un lien pour une version visible du film: <go.antipresse.net/holdup>
( Sa cible pourra être mise à jour en fonction des circonstances.)
Hors abonnement, suivre Despot sur YT: ses briefings du vendredi,, résumant le numéro à venir le surlendemain. Ici: https://www.youtube.com/watch?v=46QQ-vVFHQg
«Où nous revenons de l’autre côté du Rideau de Fer covidien pour constater les dégâts. Où il est donc question de l’empire triomphal de la bêtise, de l’humain comme marchandise parmi d’autres, de l’utilité des régimes d’exception, des bonnes lectures qui vous protègent mieux que l’ail et les grigris, du moment particulier (et déterminant) où se trouve l’humanité et des raisons que nous avons d’entretenir notre immunité physique et mentale.
VIS! PENSE! LIS! AGIS! (Alexandre Zinoviev)»
Millenials: écouter en particulier les 3 premières minutes pour comprendre, concrètement, l’analogie avec les pays de l’Est d’avant la chute du mur.
Parlant d’Antipresse, un petit mot commercial (sans commission de leur part!): imaginez que pour les 50€ que j’ai investis pour mon abonnement d’un an, j’ai accès à toutes leurs archives; tous leurs billets si fins, si documentés, si affûtés dans leur analyse!
Raison pour laquelle je vous ai proposé à plusieurs reprises de vous abonner: https://antipresse.net
NB. Je me fais l’effet d’un copain qui vous force quasi à regarder ses diapos de vacances... 😉
Un très beau texte d'Arnaud Riou, qui m'amuse quand il renomme un docu récent connu: "All dupe". Il nous parle ici du réel versus le vrai, du monde intérieur versus le monde extérieur, de la dualité.
Arnaud RIOU, via sa page FB, novembre 2020 - sur le docu "Hold up"
Les révélations de ce documentaire qui enflamme la toile…
Vous y croyez, vous ?
Mon frère, Patrick, a été Directeur central de la police judiciaire. Il m’avait raconté qu’à l’époque, aux 36 Quai des Orfèvres, il supervisait l’enquête d’un crime odieux comme il en existe tant.
Une femme avait été sauvagement assassinée. Après des mois d’enquête, ses inspecteurs avaient pisté l’ancien compagnon de la victime. Les preuves étaient accablantes et tout coïncidait pour que l’homme arrêté soit le coupable. Au bout de longs interrogatoires, l’ex petit ami finit par coucher ses aveux en donnant beaucoup de détails et plaida la légitime défense. La femme l’avait agressé le premier.
Mais alors que Patrick se préparait à déposer ses conclusions auprès du Procureur de la République, un autre homme qui avait connu la victime se présenta spontanément à la police pour revendiquer le crime. Il avait indiqué l’endroit où le meurtre avait eu lieu et celui où l’arme était enterrée. Des détails que seul le meurtrier pouvait connaître. Où en êtes-vous de cette enquête avait demandé le procureur ? Nous avions un suspect, désormais nous en avons deux. Reste à savoir lequel des deux ment. Après un temps, le Procureur conclu : Vous écartez une hypothèse : c’est qu’ils mentent tous les deux et que le coupable court toujours.
Cette anecdote m’avait marqué. Nous avons tendance dans notre société où tout est duel à séparer brutalement, ce qui est vrai, de ce qui est faux, ce qui est réussi, ce qui est raté, ce qui est sacré de ce qui est sacrilège, ce qui est dangereux de ce qui est sécuritaire. Qui a raison, qui a tort ? La victime cherche son coupable, la vérité cherche son menteur. Les menteurs croient souvent en leur vérité.
La voie de la non dualité chère au Bouddhisme tibétain nous enseigne combien le monde n’est pas séparé mais s’établit comme les deux faces d’une même pièce. Le yin prend sa source dans le yang et le yang dans le yin. C’est l’essence même de la vie. Le sacré réveille le sacrilège et le sacrilège inspire le sacré. L’un n’existe que par rapport à l’autre. Le déploiement de forces de sécurité peut justement créer un sentiment d’insécurité. Et on peut fragiliser sa santé en croyant se protéger. C’est en assumant nos mensonges que nous devenons vrai. C’est en s’arc boutant derrière notre vérité que nous devenons faux.
La vérité ? Suivez ceux qui la cherchent mais fuyez ceux qui disent l’avoir trouvé. Car dès qu’elle sort du terreau de ses doutes, la vérité se rigidifie et devient un dogme, une dictature.
Car ce qui est vrai pour l’un ne l’est pas pour l’autre. Ce qui est logique, évident, raisonnable, respectueux, normal, cohérent, évident pour l’un apparait comme délirant, dangereux, offensif, irresponsable pour l’autre. Pourtant, chacun se croit aligné dans sa vérité.
Actuellement, les chercheurs dans les laboratoires se dépassent pour inventer de nouvelles molécules et inventer un vaccin. Ils sont à leur place. Ils sont cohérents. Les patrons de ces firmes imaginent tous les moyens pour augmenter leur chiffre d’affaire et leur marge. C’est leur vocation. Les actionnaires espèrent recevoir des dividendes alléchants, c’est leur intention. Les opposants à la vaccination s’y opposent. Chacun ne fait que suivre sa propre nature, sa carte du monde, ses opinions, ses certitudes, sa cohérence qu’il tente, tant bien que mal de conjuguer avec celle du monde dans lequel il vit.
Les chasseurs, convaincus de leur utilité dans la régulation des espèces justifient leur sortie pendant le confinement. Les défenseurs des animaux trouvent cela cruel et injuste. C’est la nature de chacun.
J’ai visionné les 2h40 du documentaire All dupe qui enflamme la toile aujourd’hui et alimente l’ire de ses détracteurs et la fougue de ses défenseurs. J’y vois par endroit une tendance à la mise en scène, à accentuer le drame qui est dénoncé, à transformer certains propos pour servir une vision, à nourrir la peur. J’y vois aussi des témoignages pertinents, des révélations essentielles à un contrepoint. J’y vois de nombreuses hypothèses qui seront crédibles pour les uns et loufoques pour les autres, qui méritent en tous cas de se demander : Et si c’était vrai ? Puis de s'interroger Et si c’était faux ?
Qu'autant de politiques fassent pression pour dénoncer ce film ou pour l’interdire, que les plates-formes le censurent et que des militants le défendent bec et ongle ne fait que renforcer la dualité sur ce film, sur cette épidémie, sur notre cohérence et éloigne tous ces Charlie d'hier les uns et les autres d’une vision commune qui devient de plus en plus difficile à percevoir.
Chacun regarde la vérité à partir des lunettes déformées de son histoire, de ses perceptions et de ses émotions, de ses intérêts, et de ce qu’il croit être l’intérêt des autres. Car c’est souvent pour défendre l’autre autant que se protéger soi que chacun durcit sa position. Chacun défend sa vision, ses opinions, sa carte du monde tel qu’il le voit et tel qu’il aimerait le vivre. Mais la carte n’est pas le territoire.
Celui qui croit en les médecines alternatives cherchera toutes les preuves pour renforcer sa position et aligner sa cohérence. Celui qui veut les dénoncer trouvera toujours des arguments pour le faire.
Pour qu’il y ait une manipulation, il faut qu’il y ait un manipulateur et une personne qui veuille bien être manipulé. A partir du moment où l’un est totalement investi dans sa vérité sans chercher à convaincre qui que ce soit, le débat peut enfin être constructif et riche en échange. Quelqu’un qui est dans sa vérité est serein. Il est calme et détendu. Il a apaisé ses propres contradictions. Il peut prendre le risque d’être vrai.
Les chamans nous apprennent que le monde extérieur est une fractale de notre monde intérieur. Pour que nous puissions entrer en conflit avec l’autre, il faut déjà que nous soyons en conflit avec deux parties de nous-même. Lorsqu’un auteur, un homme politique ou notre voisin nous agace, nous irrite ou nous met en colère, c’est qu’il rentre en résonnance soit avec une partie de soi que l’on réprime, soit parce qu’il nous ressemble, soit parce qu’il nous rappelle quelqu’un. Cette trilogie est la base de ce qu’on appelle la projection. Plutôt que de vouloir que l’autre pense différemment, plutôt que de chercher à changer l’autre (ce qui est généralement peine perdue) il est plus noble de se transformer soi-même jusqu’à pouvoir être pleinement en paix. Ce n’est pas une invitation à tout accepter, mais une invitation à regarder en nous ce qui est contrarié par ce que l’autre nous renvoie en miroir.
Alors ? La vérité n’existe pas ?
Aujourd’hui, des experts condamnent l’hydroxychloroquine, d’autres la recommandent. Certains dénoncent le port du masque, d’autres l’obligent. Certains se vantent que tout a été fait pour que les hôpitaux aillent mieux, d’autres se plaignent que c’est de pire en pire.
J’ai une tante qui est morte du Covid ! ne voyez-vous pas toutes ces personnes en réanimation disent les uns ! Et moi, c’est de mort lente que je meurs ! j’ai déposé mon bilan et je suis à la rue par ces fermetures idiotes disent les autres ! Vous êtes loin de la réalité ! vous êtes dans le monde des bisounours ! répètent les uns ! Vous êtes inconscients répètent les autres ! vous êtes des moutons, assènent les uns ! Complotistes ! répondent les autres !
La réalité n’existe pas. Il n’existe que notre réalité. Le verre d’eau ébréché est une faute de goût pour l’un. Pour celui qui a soif c’est un trésor, pour la fourmi qui risque à s’y noyer, c’est son cercueil. Le fait qu’une majorité y croit ne renforce en rien une vérité. Le fait que nous l’ayons vu de nos yeux n’est pas une preuve. La majorité des terriens considéraient que la terre était plate il y a quelques siècles. Le fait qu’un fait soit scientifiquement prouvé ne montre que l’état des connaissances d’une certaine forme de science à un instant T. Tant de vérités sont valables un jour et totalement dépassées le lendemain. La physique a porté des concepts qui ont été remis en question par la physique quantique qui évoluera encore, dans les années et les siècles à venir.
Certains croient en l’homéopathie car ils se sont soignés avec succès eux et toute leur famille pendant des générations. Pour d’autres c’est un effet placébo ! Et la science ? Des études scientifiques prouvent l’efficacité de l’homéopathie ici et son inefficacité là. Ce ne sont pas les mêmes scientifiques, ni les mêmes intérêts.
L’Ayahuasca est une plante mère sur laquelle repose toute la médecine chamanique. C’est la fierté et l’essence de la connaissance des peuples d’Amazonie qui a tant guéri au Brésil depuis des générations. C’est sous les effets de cette liane que des chamans ont découvert la propriété de nombreuses plantes médicinales dont les propriétés ont fait le tour du monde. Pourtant, elle est interdite en France, considérée comme psychotrope, Il n’y a pas de consensus. Chacun s’appuie sur sa vérité.
La crise que nous traversons est bien plus qu’une crise sanitaire. Elle est une crise de société, une crise économique des plus importantes de l’histoire de l’humanité, une crise écologique, d’éducation ainsi qu’une crise philosophique et spirituelle. Nous ne la comprendrons que dans un regard holistique. Nous ne la transformerons qu’en étant nous-même dans une dimension holistique.
Ce virus était effectivement bien à craindre. Il renforce la dualité plus que ne le faisait le voile, le mariage pour tous ou le port du burkini. Il renforce la dualité car il isole, sépare, cloisonne. Ceux qui portent le masque dans la rue, ceux qui le refusent. Ceux qui attendent impatiemment un vaccin et ceux qui le redoutent. Ceux qui s’enrichissent de nos combats et ceux qui en meurent.
Les propriétés de ce virus sont bien de séparer comme nous ne l’avons jamais été. Je rencontre autour de moi tant de personnes en conflits au sein d’une même famille. Au sein même d’un même couple quand l’homme et la femme ne sont pas d’accord sur les règles sanitaires.
Depuis plusieurs mois le débat parlementaire s’est éteint par le fait de l’état d’urgence. L’essentiel des décisions qui autorise aux soixante-sept millions de français de sortir, de se réunir, de vendre ou de travailler est inspiré quotidiennement par un conseil de défense de huit personnes, comité secret qui se substitue aux principaux organes institutionnels démocratiques.
Le terme démocratie vient du grec. Il désigne les notions de partage, de territoire et de peuple de la cité. Ainsi la démocratie est le partage du pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple.
Si notre démocratie politique est à ce point réduite à peau de chagrin, cette période devrait alors être encore plus propice à ouvrir le véritable échange démocratique, autant citoyen, qu’humain. Quel monde souhaitons-nous vivre demain. Quelle culture ? Quel idéal ? Quelles règles ? Il est temps d’échanger pas seulement ce qui nous fait peur ou qu’on veut éviter, mais ce à quoi on aspire profondément. Comment ensemble souhaitons-nous cohabiter. Nous qui avons des opinions qui divergent, des sensibilités différentes, des intérêts contradictoires. Si nous ne savons pas mener entre nous cet échange intelligent qui repose sur l’écoute de l’autre, la compréhension intime de nos véritables besoins, nous serons condamnés à ce que les extrêmes se renforcent, à ce que l’intolérance, la violence rythment notre quotidien.
Dans les mois et les années qui vont venir, nous allons être amené à nous positionner individuellement et collectivement autour de la vaccination, du transhumanisme des transformations de société qu’imposent le réchauffement climatique et tant d’autres sujets. Il nous sera donné de chercher la vérité. La vérité se reconnaît car elle est porteuse de paix. Car vérité s'accorde avec cohérence et bon sens.
Puisque pour faire la paix les uns avec les autres, nous devons apprendre à faire la paix en nous, il me semble essentiel que nous apprenions déjà à écouter nos deux leviers de motivation. Car il n’en existe que deux pour parler et pour agir. Le premier, c’est la peur, peur de l’autre, peur de mourir, peur d’être isolé. Le second c’est l’amour, la confiance et le retour à notre véritable place sur la terre, place d’être humain pour une expérience tellement courte.
Est-ce ainsi par notre peur de mourir que nous nous empêchons de vivre ?
Dans le tarot de Marseille, l’Arcane sans nom fait peur. On la compare à la mort. Celui qui a peur de la mort a avant tout peur de la vie. Car au sol, se trouvent des épis de blé, des mains coupées et des têtes couronnées. Elles tomberont l'heure venue. Sur la terre il y a aussi des touffes d’herbes qui nous rappellent que la terre est riche et fertile. Qu’il nous faut apprendre à mourir à notre vieux monde, à nos croyances de séparation pour nous réinventer dans l’unité et à la vérité
Arnaud RIOU
Un texte de Félicien Bogaerts (Le Biais Vert), qu'on peut aussi écouter en vidéo, pour parler des outils dont nous disposons, citoyens, pour agir . Quelle sagesse! Quel calme malgré un état des lieux acide et lucide. Il complète, sur un plan décroissant et citoyen, le billet précédent par Arnaud Riou, plus symbolique.
Je suis chaque jour ébaubie par la maturité de la jeunesse d'aujourd'hui. Enfin si je compare à l'oie blanche que j'étais au même âge (+- 25 ans).
-> https://www.youtube.com/watch?v=irAoNV03RSE
NB. https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9licien_Bogaerts
J’aimerais vous partager un court texte que j’ai écrit cette semaine, alors que la nuit progresse et que l’actualité ressemble de plus en plus à une dystopie. Je crois quand même qu’il est possible de déceler quelques lumières ou, du moins, quelques lucioles.
Ce qu’on nomme complotisme et les passions qu’il déchaîne aujourd’hui nous montrent de façon spectaculaire le désarroi, la confusion et la détresse dans lesquels nombre d’entre-nous sont englués, perdus. Nous sommes dépossédés. La politique ne nous concerne pas et elle nous le rappelle tous les jours par son langage, ses codes vestimentaires, par la complexité bureaucratique extrême de nos institutions. C’est vrai qu’on pourrait croire que cela est fait exprès pour nous larguer, pour nous tenir bien éloignés de là où s’exerce le pouvoir. Le conspirationnisme n’est pas juste une affaire de gens bêtes, malléables à qui on peut faire avaler n’importe quoi. Pour beaucoup d’entre nous, c’est simplement ce qu’il nous reste quand tout a été fait pour nous rendre le monde illisible. Quand nous avons très bien compris que le modèle économique global est absurde, sordide et inégalitaire ; que les industries détruisent à peu près tout ce qu’il y a de beau en ce bas-monde ; quand nous voyons que Jeff Bezos a pratiquement doublé sa fortune pendant la pandémie, à l’heure où nombre de petits commerçants mettent la clef sous la porte, se désespèrent ou se suicident ; quand les services publics ont été largement définancés et qu’on a envoyé des milliers de soignants au casse pipe ; que les médias et les autorités nous bombardent d’informations contradictoires pendant que des journalistes, sérieux, qui font leur travail, nous révèlent tour à tour les scandales, les conflits d’intérêts, les comportements vicieux et les corruptions éhontées de cette parodie de démocratie. A part voter une fois tous les X temps pour départager une série de personnalités désignées par avance par un appareil partisan, pouvez-vous citer les outils qui vous permettent d’avoir une influence quelconque sur les choix stratégiques qui nous engagent collectivement ? Qui conditionnent nos vies, l’aménagement des territoires que nous habitons, les normes de production de la nourriture ou de l’énergie que nous utilisons ? Les matières qu’on enseigne à nos enfants ? Les investissements considérés comme prioritaires ?
Le succès du film Hold up lève le voile sur l’ampleur de cette dépossession. C’est normal d’avoir envie de se jeter dans ses bras même si c’est un mauvais film ! Même s’il est confus, mal réalisé, mal écrit, tantôt dramatisant des informations accessibles à tous en les faisant passer pour des révélations, tantôt simplement mensonger, NRJ12 à côté c’est Arte : Hold Up pose quoi qu’on en dise des questions capitales. Des sujets du siècle, qui nécessitent toute notre attention et notre lucidité. Qu’il s’agisse des mensonges d’état et des abus d’autorité, des conflits d’intérêts flagrants dans les milieux de pouvoir, des empires médiatiques, du business de la peur, des monopoles pharmaceutiques, de la surveillance de masse, du déploiement anti-démocratique de nouvelles technologies aliénantes ou de la 5G qui réaffirme l’emballement du développement industriel à l’heure de l’effondrement écologique global, des fantasmes d’immortalité d’Elon Musk, de tous les nouveaux outils d’un nouveau capitalisme toujours plus puissant, insidieux et mortifère… tout ça, c’est du sérieux.
Il est vital de pouvoir penser ces sujets avec méthode pour pouvoir se défendre. “Le capitalisme n’est pas un complot : il ne se cache pas. Nous savons parfaitement comment il fonctionne, de même que nous connaissons aussi bien ceux qui en profitent que ceux qui en pâtissent. Pourtant, au lieu de le combattre clairement et nommément, le complotisme procède en détournant le regard ailleurs au prétexte d’ennemis imaginaires qui, bien souvent, paraissent encore plus difficiles à combattre. Le complotisme est donc très utile au capitalisme parce qu’il brouille la réalité du problème, grossit la difficulté, favorise la résignation” écrit le poète Yannis Youlountas. C’est peut-être cela le plus impardonnable : Hold Up est une machine de dépolitisation massive. Au lieu de nous appeler à lutter collectivement contre les monstres qu’il désigne, le film nous isole dans notre pauvre condition d’individu atomisé. On en ressort lessivé, encore plus largué qu’avant de l’avoir regardé. Mais surtout, on en ressort seul. Aucun lien n’est fait entre le constat catastrophe, nous allons tous mourir, et la possibilité de nous rassembler, nous autres, les condamnés, pour faire front et nous défendre collectivement !
Cela fait des années que des collectifs se battent tous les jours contre les géants de la tech, contre la mondialisation et les violences de cet ordre social, contre la destruction organisée des espaces naturels, des espèces et les conditions de vie inhumaines que ce modèle engendre. Il y a deux ans a démarré en France l’un des mouvements sociaux les plus importants de la décennie, les Gilets Jaunes, où une partie de la population s’est battue pour obtenir de nouveaux outils démocratiques et a imposé le sujet social au centre du débat public. C’est en sortant de chez eux, au détour d’un rond point, que Yacine de Seine-Saint-Denis rencontrait Daniel qui a voté FN toute sa vie, et qu’ils se sont finalement rendu compte en se parlant que ce n’est pas tant l’un contre l’autre qu’ils ressentaient de la colère. Ils n’ont pas gagné, certes, mais Macron a tremblé. D’autres mouvements verront le jour. Nous serons de ces mouvements.
Nous pouvons espérer reprendre possession de nos vies. Nous pouvons nous rassembler autour d’intérêts communs, plutôt que de perdre notre énergie à nous trouver stupides, à nous invectiver, les corps figés derrière l’écran. Nous ne sommes pas tous dans le même bateau, nous n’avons pas tous les mêmes intérêts à défendre. Vos intérêts ne sont pas ceux d’Emmanuel Macron. Vous avez intérêt à avoir accès à des services publics de qualité, à vivre dignement dans un monde habitable ; lui veut rendre l’entreprise France plus compétitive, relancer la croissance, faire des économies. Si vous bossez dans une grosse boîte, vos intérêts ne sont souvent pas les mêmes que ceux de votre patron. Vous avez intérêt à avoir du temps libre, à donner du sens à ce que vous faites, à ne pas vous abîmer le moral, la santé à répéter des tâches pénibles, parfois absurdes… Lui veut surtout faire du profit, dépenser le moins possible pour le plus de résultats possibles. Ce n’est pas parce qu’il vous appelle “collaborateur” que vous avez le même objectif. Vos intérêts ne sont pas les mêmes que ceux de Mark Zuckerberg. Vous avez intérêt à avoir l’esprit libre, les idées claires pour pouvoir décider par vous-même ; il a intérêt à ce que vous passiez le plus de temps possible sur ses plateformes à vous bombarder la tête de publicités ciblées qui dicteront vos choix de consommation. Ce n’est pas parce qu’il vous appelle “utilisateur” que ce n’est pas vous qui êtes utilisé.
Il n’y a pas de démocratie sans conflit entre ces différents intérêts. Les mineurs de charbon du 19e siècle n’avaient pas intérêt à travailler soixante heures par semaine, avec une espérance de vie qui ne dépassait pas les quarante ans et un taux de mortalité infantile de 25% et c’est précisément pour cela qu’ils ont commencé à se regrouper pour parler de leurs conditions de travail et de vie, à s’organiser en nombre pour faire pression contre leurs exploitants. C’est littéralement grâce à cet embrasement des colères mais aussi de l’espoir d’arracher des conditions de vie meilleures que la plupart des avancées sociales dont nous profitons aujourd’hui ont été obtenues. Les progrès sociaux les plus élémentaires ont été arrachés par des luttes. Bien sûr les conditions de vie des ouvriers du 19e donnent à la plupart d’entre nous une impression de vieux cauchemar - bien qu’elles soient beaucoup plus familières aux millions de femmes et d’hommes qui, à travers le monde, alimentent par leur peine les chaînes de production de Zara, Chanel, Primark, Apple, Microsoft ou Tesla. Mais dans cet horizon glacé, face à l’emballement du développement technique, de la robotique, du big data, des technologies de surveillance ; face aux stratégies du choc dont les gouvernements jouent pour faire passer des lois impopulaires en temps normal ; face à la course effrénée à la croissance et la compétitivité, au mépris de toutes limites humaines ou naturelles, tous ces acquis sociaux peuvent être perpétuellement remis en question.
Nous pouvons techniquement reprendre possession de nos vies. Nous pouvons nous libérer des récits officiels, des manipulations politiciennes ou de la propagande libérale des grands médias privés. Nous pouvons éteindre la télé. Nous pouvons voir de bons films ! Comme Les Nouveaux Chiens de Garde de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat. L’homme a mangé la Terre de Jean-Robert Viallet. Ni Dieu Ni Maître de Tancrède Ramonet. Nous pouvons lire de bons livres, comme le Petit cours d'autodéfense intellectuelle de Normand Baillargeon ou La stratégie du choc de Naomi Klein. Comme ceux de Noam Chomsky. Nous pouvons suivre des médias et journalistes indépendants qui enquêtent sérieusement sur les coulisses du pouvoir, comme Médiapart, Bastamag, Médor, Reporterre ou Premières Lignes. Nous pouvons nous rassembler dans des mouvements citoyens, créer des poches de résistance, que ce soit sur des ZAD, des ronds-points ou ailleurs ! Nous pouvons nous parler et imaginer ensemble d’autres façons d’habiter ce monde.D’autres sociétés, basées sur le commun, la solidarité, la production locale, l’agriculture paysanne, la démocratie directe, par le débat et la co-construction. Nous pouvons nous repolitiser finalement, reprendre la politique à ceux qui l’ont prise en otage : se remettre à penser la vie ensemble et à l’organiser. Nous pouvons nous inspirer de tous ces mouvements citoyens qui - à travers le temps - ont allumé des lumières dans la nuit, en luttant contre les systèmes qui menaçaient leur liberté, leur bonheur, leur santé ou leur survie. Nous pouvons être ces lumières. Ne laissons ni les menteurs professionnels, ni les marchands de sommeil, ni l’état d’urgence sanitaire nous faire oublier la force qu’on peut avoir lorsque l’on se rassemble. Lorsque l’on se rend compte qu’on peut se battre ensemble contre cet ancien monde et en construire de nouveaux, plus vivables et plus vivants !
Les mauvais jours finiront.
Félicien Bogaerts
Original ici: https://docs.google.com/document/d/1KMqqegbgVwiE8msJo6DnEb9QVWqKrTuvWssCnMviTrY/edit
Dans le contexte: ce que le covid est venu révéler; et dans le thème "effondrement" (mais pas celui auquel croient les collapsologues de mes amis), lire le court article qui résonne parfaitement dans mon analyse perso: "Au dernier stade de l’effondrement, les torrents de boue vont déferler…"
-> https://yetiblog.org/archives/27987
Extrait:
"Le grand mérite de HOLD-UP aura été de dynamiter les derniers bastions de ces “puissants » défroqués, percer la muraille de leurs ultimes faux-semblants, de leurs sales petites manigances.
Plus révélatrice encore que ce que le film révèle, la réaction épidermique, hystérique du système soudain déstabilisé, menacé, glapissant sa haine comme une bête traquée, salissant les messagers quand il ne pouvait s’en prendre à leurs messages."
Découvrir l'auteur: https://fr.ulule.com/pierricktillet/#/
Extrait de «Paniques anticomplotistes» par Frédéric Lordon, 25 novembre 2020 Monde Diplomatique à propos des «aristocrates du décryptage» que se croient être certains journalistes: (...) se complique de ce que le décryptage autorisé n’a jamais rien décrypté, qu’il a même toujours consisté en cette forme particulière de recryptage, mais ici tout à fait inconsciente, en quoi consiste le catéchisme néolibéral.»
(...)
Les complotistes en tout cas ont parfaitement reçu le message du « décryptage », à ceci près qu’à force de s’entendre administrer par d’autres un sens inaperçu du monde qui les bousille en leur expliquant qu’il est le meilleur possible, ils ont entrepris de s’en chercher un autre par eux-mêmes. Ça ne donne sans doute pas des résultats bien fameux — mais à décrypteur, décrypteur et demi. C’est le « décryptage » lui-même qui, pour permettre aux journalistes de faire les entendus, a installé l’idée qu’il y avait quelque chose à aller chercher dessous. Les complotistes les prennent au mot, à ceci près que le quelque chose des décrypteurs étant toujours la même chose, eux se mettent en devoir d’aller chercher autre chose.
Alors on va chercher pourquoi l’autodécryptage des gueux décrypte de travers. Ici la science complotologique est à son meilleur.
(...)
Mais pourquoi l’autorité des paroles institutionnelles est-elle à terre ? C’est la question à laquelle les paroles institutionnelles ont le moins envie de répondre. On les comprend : l’examen de conscience promet d’être douloureux, autant s’en dispenser — et maintenir le problème bien circonscrit au cerveau des complotistes.
(...)
Le capitalisme néolibéral a déchaîné les intérêts les plus puissants, or là où les intérêts croissent, la vérité trépasse
(...)
mais c’est tellement tard, tellement trop tard. Car ça fait des décennies que ça dure. Trente, quarante ans d’accompagnement, d’occultations sélectives — même pas par mauvais geste : par simple cécité —, de leçons faites, il faut s’adapter, il faut être compétitif, il faut accepter des sacrifices, (...)
(...)
On voit d’ici à quoi pourra ressembler « l’éducation », ou plutôt la rééducation, aux médias. L’essentiel est que l’analyse du complotisme soit ramenée à son cadre : d’un côté le pathologique, de l’autre le pédagogique. Et puis, dans le camp-école réaménagé, les éducateurs, nous est-il désormais garanti, seront pleins d’empathie et d’écoute»
Lire la totalité sur https://blog.mondediplo.net/paniques-anticomplotistes
Ce que j’aime dans la vague qu’a provoquée le documentaire Hold-up: le rabouillage! La vase est bien remontée du fond de la rivière. La réaction des médias est celle qu’on a face à des usurpateurs: depuis des décennies, ce sont les medias classiques qui jouent au complotiste amateur. Après l’analyse de Frédéric Lordon, celle de Drieu Godefridi (philosophe):
« Complotisme » : faites confiance aux professionnels ! 26/11
«En conclusion, le marché de l’information est un duopole constitué d’une part de la presse traditionnelle, d’autre part du « Big Tech ». Quand une thèse de type complotiste est favorisée par l’un des pôles du duopole, a fortiori les deux — c’est souvent le cas, en raison de leur communauté de vue — elle accède de façon instantanée au statut de vérité, voire de truisme. Cela, sans aucun égard pour ses mérites propres.
Par comparaison, les divagations « complotistes » de certains acteurs des réseaux sociaux paraissent du travail de gribouille. Mieux : les réseaux sociaux dans leur versant « individuel » — par leur critique du consensus médiatique — paraissent à l’heure actuelle la seule entrave au pouvoir démiurgique du duopole.»
Lire la totalité sur https://drieu.medium.com/complotisme-faites-confiance-aux-professionnels-df89006b019a
La crise covid: quittons le petit bout de la lorgnette ou «Braquage du contrat social», par le dr Louis Fouché, de Reinfocovid.fr -> https://docs.google.com/document/d/1A9efN01_8irNxKK5fKGhVnAl3H4VOyB_wfmLIiThIwE/edit
Extraits:
«Le covid n’est que l’apothéose du braquage. Le mot est lâché. Mais un braquage par qui ?
C’est se cacher derrière son petit doigt que d’avoir attendu Hold Up pour le découvrir.
(...)
Et puis agir en conséquence. Responsables: nous sommes ceux que nous attendions. Il n’y aura pas d’autres héros que nous. Il n’y aura pas de messie. Il n’y a que Moi et Nous. Et même ceux qui nous braquent sont une partie de nous. Soignons-les. Aidons les. Arrêtons de les regarder passivement tout détruire. Qui sont “ils” ? En fait Ils sont Nous. Ils sont notre passivité, notre confort, notre lâcheté, notre aveuglement volontaire, notre peur de la mort, notre attachement vil aux images et aux ombres.
(...)
La seule contribution de Hold Up pour moi est d’appeler au courage, à l’héroïsme, à la Résistance. Il est temps. Il est grand temps, pour vos enfants, pour vos amis, pour la beauté, pour l’Art, pour la vie ensemble, pour la Paix; de se mettre au Courage. Le courage de se remettre en lien, de reprendre de la puissance d’agir dans le réel, de se défaire des entraves de confort et de torpeur qui nous entourent. Et tenir. Tenir à la vérité, à la beauté, à l’Art, à l’Autre aimé. Pour tenir dans ce déferlement totalitaire, il faut s’agripper à quelque chose de sûr.
(...)
La démocratie, l’économie, la narration, le lien social et à nous mêmes nous avaient déjà été considérablement confisqués. Un braquage en règle de notre contrat social ! Le covid n’en est que l’apothéose. Le point d’orgue. Et après le point d’orgue, que reste t’il ? Un silence intense pour revenir à soi même. Puis reconstruire un monde désirable pour Je enfin vivant et pour Nous enfin reliés.
A la croisée des chemins, j’espère que la question qui émerge est bien celle-ci : Quel monde désirable voulons nous ? Je suis sûr et certain que vous ne voulez pas d’un crédit social à la chinoise, d’un individualisme vide à l’anglosaxonne, ou d’une quelconque chimère hybride de tous les cauchemars totalitaires jamais pensés.
Nous faut-il la sécurité et l’asservissement, ou bien nous faut-il la liberté, le risque et la responsabilité qui vont avec ? Nous faut-il arrêter de vivre par peur de la mort ou nous faut-il vivre avec la mort pour petit maître, et en lien ?
Comment voulons-nous vivre ? «
Lire la totalité sur ce site-ci:
Je relaye la vidéo virale de Catherine Austin Fitts pour la mettre en perspective. Je l’ai écoutée, la dame est brillante et connait son business, MAIS personne ne sait ce dont demain sera fait. Prospectiviste est un métier. Or il y a des myriades de futurs possibles. Elle en dessine ici un. UN!
NB. Catherine Fitts a été créatrice et directrice générale d’une banque d’investissement; elle fut secrétaire adjointe des États-Unis au logement et au développement urbain pour le logement pendant la présidence de George H.W. Bush.
Ce que Austin Fitts expose ici de manière limpide est ... trop limpide pour être vrai. Comme tant d’entre nous, elle veut voir de l’ordre là où ne règne que le chaos, l’impéritie, l’improvisation. J’en veux pour énième preuve (mon petit jeu: en trouver une par jour) la totale sidération des autorités européennes en début de printemps. Van der Leyen ressemblait à une poule qu’on avait soudain sortie de sa batterie, les yeux écarquillés. S’il y avait eu un complot mondialiste, l’Europe étant le fer de lance des globalistes aurait été aux taquets dès le début.
La vidéo est intéressante dans la mesure où Austin-Fitts expose de manière synthétique les liens que l’on *pourrait* établir entre plusieurs tendances du moment, en particulier si le coup d’état était financier (son aire d’expertise). Pertinent au point de vue intellectuel (mais au point de vue réaliste?).
-> https://odysee.com/@G%C3%A9opolitique.Histoire:5/A-voir-avant-censure:0
(je n’ai pas retrouvé l’original, publié par l’internaute qui a pris la peine de traduire - à qui il faudrait d’ailleurs demander la transcription)
Voici une présentation reçue par mail:
« Catherine Austin Fitts livre ses explications concernant la situation que nous vivons. Elle évoque les banques, les émeutes, le vaccin, les projets des globalistes et propose sa solution. Catherine Austin Fitts est une ancienne banquière et a travaillé comme assistante du secrétaire d’État au logement sous l’administration George W. Bush. Elle est à l’origine de la dénonciation de nombreuses fraudes et a fondé la société de Conseil Solari qu’elle dirige. »
Transcription rapide et partielle